La soif de pétrole s'apaise en 2017 mais les USA produiront plus
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a abaissé sa prévision de croissance de la demande mondiale d'or noir, tout en prévenant dans son rapport mensuel sur le pétrole que sa prévision pourrait "se révéler optimiste".
Elle anticipe désormais une hausse de 1,3 million de barils par jour (mbj) à 97,9 mbj de la consommation mondiale d'or noir, contre une prévision précédente de +1,4 mbj.
Bien que l'AIE estime toujours "probable" un resserrement du marché pétrolier cette année, elle a souligné que cette demande moins vigoureuse pourrait influencer l'équilibre de celui-ci, tout comme la hausse de production en provenance des pays n'appartenant pas à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Après un déclin de 790.000 bj en 2016, ceux-ci devraient pomper 485.000 barils par jour (bj) de plus cette année, à 58,1 mbj, grâce notamment à une forte reprise de l'activité de forage outre-Atlantique, où la remontée des cours au-dessus de 50 dollars le baril attire à nouveau les investissements dans les hydrocarbures de schiste.
"La production américaine de brut atteindra 9,5 mbj à la fin de l'année, soit 690.000 bj de plus qu'à la fin 2016", a indiqué le bras énergétique de l'OCDE.
Revers de la médaille
En mars, l'offre mondiale a reculé de 755.000 bj à 95,98 mbj, un niveau qui reste toutefois supérieur de 195.000 bj à celui de l'an dernier à la même période.
A elle seule, l'OPEP a produit 365.000 bj de moins le mois dernier, à 31,68 mbj, en raison d'un rythme de production moindre en Arabie saoudite, au Nigeria et en Libye - ces deux derniers pays n'étant pas tenus par la limitation de l'offre.
A mi-parcours, le cartel pétrolier a ainsi réalisé presque en totalité (99%) son engagement pris en novembre 2016 de baisser sa production de 1,2 mbj pour une période de six mois renouvelable, à compter du 1er janvier dernier.
Lors de sa prochaine réunion à Vienne, fin mai, l'OPEP pourrait décider de poursuivre les efforts de réduction de la production sur l'intégralité de 2017, une mesure à laquelle sa figure de proue, l'Arabie saoudite, est perçue comme favorable.
Une telle décision aurait pour effet de réduire des stocks mondiaux encore surabondants et d'apporter un soutien supplémentaire aux cours, a estimé l'AIE. Mais la médaille aurait un revers: la hausse des prix encouragerait davantage le secteur du pétrole de schiste aux Etats-Unis et les autres producteurs, a-t-elle mis en garde.
(c) AFP