Le pétrole en légère baisse, stocks records aux Etats-Unis
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a reculé de 20 cents à 48,04 dollars sur le contrat pour livraison en mai, dont c'était le premier jour comme cours de référence au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 32 cents à 50,64 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE).
Ces opérateurs ont cherché à profiter de bonnes affaires, les cours à New York ayant subi une baisse de plus de 11% depuis début mars. En passant à l'achat, ils ont apporté un peu de soutien aux prix, pénalisés par ailleurs par l'abondance des stocks américains.
Les réserves commerciales de brut aux Etats-Unis sont en effet reparties à la hausse au cours de la semaine achevée le 17 mars, progressant de 5 millions de barils, soit plus que prévu, selon les chiffres publiés mercredi par le département de l'Energie (DoE).
"Tout dans ces chiffres pousse à la baisse" a commenté Bob Yawger relevant que les stocks de brut ont battu un nouveau record, tout comme ceux du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence à la cotation à New York.
Hausse de la production américaine
Certes, les réserves d'essence ont reculé, tout comme celles de produits distillés (fioul de chauffage, gazole), mais "les chiffres du brut sont tellement négatifs que ça ne compte pas vraiment", a jugé M. Yawger.
La production américaine a de nouveau enregistré une hausse hebdomadaire, les extractions de pétrole de schiste aux Etats-Unis se reprenant depuis l'automne à la faveur d'un prix du baril plus élevé.
"Les marchés continuent de s'inquiéter d'une augmentation de la production de pétrole non-conventionnel, particulièrement de pétrole de schiste américain", a rappelé Bart Melek de TD Securities.
L'Arabie saoudite, qui en avait été le principal artisan, ne semble pas prête à supporter seule cet effort et paraît vouloir poser comme condition un engagement fort des autres pays.
"L'OPEP pourra se consoler: si les prix retombent vers le niveau des 45 dollars, le pétrole de schiste américain devient moins rentable, et le manque de confiance des banques à ce niveau là pourrait limiter la reprise de l'industrie américaine du schiste", a commenté Enrico Chiorando, analyste chez Love Energy.
Autre facteur noircissant le tableau, "la possibilité que les Etats-Unis aient du mal à faire passer leur programme en faveur de la croissance avec les incertitudes entourant l'abrogation et le remplacement de l'Obamacare", a relevé Bart Melek.
Ces doutes pèsent sur les marchés d'actions et "sur les perspectives de demande", provoquant "certainement une baisse de l'appétit pour le risque", a expliqué M. Melek.
(c) AFP