Au plus bas de l'année, le pétrole achève une nouvelle journée difficile
Le prix du baril de "light sweet crude", (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a perdu 1,00 dollar à 49,28 dollars sur le contrat pour livraison en avril au New York Mercantile Exchange (Nymex), soit la première fois depuis décembre qu'un cours de référence finit à moins de 50 dollars.
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 92 cents à 52,19 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE), au plus bas depuis novembre.
Après trois mois de stagnation, le marché pétrolier s'est brusquement réveillé mercredi avec une chute de près de trois dollars le baril, soit plus de 5%, et, loin de se reprendre jeudi, il a amplifié le mouvement.
Principale explication avancée par les analystes, "la hausse conséquente des réserves" américaines, comme l'a évoquée M. Lipow.
Le département de l'Energie (DoE), qui faisait état depuis plusieurs semaines de stocks de brut à des records, a enfoncé le clou mercredi en annonçant un bond de quelque huit millions de barils.
Volatilité
M. Hamm, qui s'exprimait lors d'un forum du secteur à Houston, "a prévenu que le pétrole de schiste américain pourrait +tuer le marché du pétrole+ si la production devait augmenter trop rapidement", ont-ils rapporté.
Même si le marché n'a donc pas manqué de facteurs de baisse, les observateurs s'accordaient à reconnaître que ces mouvements avaient été accentués par une situation particulièrement spéculative.
"Il y avait eu tant de paris à la hausse sur le marché pétrolier qu'à force de le voir échouer à vraiment progresser, certains investisseurs en ont eu assez et ont commencé à liquider leurs positions", a résumé Kyle Cooper, de IAF Advisors.
Il jugeait que le mouvement était accentué par le passage de seuils perçus comme symboliques par certains investisseurs.
De fait, la chute des cours a pu avoir un effet autoréalisateur, notamment auprès "d'investisseurs spéculatifs qui attendaient de voir si les baisses de production par l'OPEP et d'autres pays seraient suivies d'effets", selon les termes de M. Lipow.
Les membres du cartel appliquent depuis le début de l'année des accords de baisses de l'offre, aux côtés de producteurs extérieurs comme la Russie, mais les chances d'une bonne mise en oeuvre et d'une application durable est encore l'objet de débats chez les analystes.
(c) AFP