Oléoducs attaqués au Nigeria: 50 à 100 mds USD de pertes estimées en 2016
"Au plus fort (des attaques, ndlr) l'année dernière, nous produisions 1,2 million de barils, c'est à dire que nous perdions un million de barils (de pétrole) par jour", a annoncé le secrétaire d'Etat pour le pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, dans une vidéo postée mardi sur Facebook.
"A cette période, nous perdions entre 50 et 100 milliards de dollars (entre 47 et 94 milliards d'euros) à cause de ces perturbations", a-t-il ajouté.
"Les pipelines explosaient partout, les raffineries ne pouvaient pas travailler normalement, nous ne pouvions pas remplir nos obligations contractuelles internationales. Notre économie en a souffert", a expliqué M. Kachikwu.
"En plus de cela, les prix du pétrole ont dégringolé de 60% depuis un an et demi", a-t-il souligné.
Le secrétaire d'Etat a annoncé un plan en 20 points pour tenter de mettre fin aux violences, prévoyant des investissements dans les infrastructures et dans le domaine social dans la région pétrolifère du Delta du Niger, où la majorité de la population reste très pauvre malgré des années d'exploitation.
Les revendications des groupes rebelles sont multiples, allant d'un meilleur partage des revenus tirés de l'or noir, à une autonomie politique régionale ou la dépollution des sites.
Lors d'une visite mi-janvier dans le sud, le vice-président nigérian avait admis que la population locale n'avait pas profité d'années d'exploitation pétrolière dans la région.
Les dégâts dans cette région symbolisent pour beaucoup la tragédie que représente le pétrole pour le Nigeria, qui en est pourtant l'un des premiers producteurs africains.
Des décennies de production ont enrichi d'importants responsables gouvernementaux et généré des profits énormes pour des grandes compagnies étrangères notamment, mais causé une pollution si vaste qu'elle empêche des habitants de cette région de cultiver ou pêcher.
(c) AFP