Le sans-plomb avec 10% d'éthanol sur le point de devenir l'essence préférée des automobilistes
Sur l'ensemble de l'année 2016, le SP95-E10 a représenté 35,5% des volumes d'essence vendus, contre 42,3% pour le SP95, mais "cet écart s'est resserré sur les quatre derniers mois de l'année", explique à l'AFP Sylvain Demoures secrétaire général du Syndicat national des producteurs d'alcool agricole (SNPAA), membre de la Collective du bioéthanol.
En décembre, la part de marché du SP95-E10 atteignait 37,7%, contre 40,3% pour le SP95, ces deux carburants restant encore largement dominés par le gazole, qui représente 80% des volumes vendus dans les stations-service françaises.
Les distributeurs doivent en effet vendre une certaine quantité de biocarburant sous peine de pénalités, alors qu'ils évoluent dans un secteur où les marges sont très faibles et la concurrence très forte.
"Désormais 97% des véhicules sont compatibles (...) et la notion de risque qui en avait retenu certains ne pèse plus rien", explique aussi M. Demoures.
A cela s'ajoute une fiscalité allégée mise en place début 2016 sur ce carburant par rapport aux autres essences, qui le rend moins cher que le SP95 (entre 2 et 3 centimes d'écart l'an dernier).
L'an dernier, 230 nouvelles stations-service distribuaient cette essence, dont 200 dans les super et hypermarchés, ce qui porte le total à 5.500 stations, soit 60% de l'ensemble des stations françaises.
Pour les producteurs de bioéthanol carburant, ce développement du marché français va permettre d'écouler plus de produits sur le territoire, alors qu'aujourd'hui environ 25 à 30% de la production française est exportée chez nos voisins, dont la consommation se tasse, explique le secrétaire général du SNPAA.
"L'actualité énergétique c'est le retour à l'essence et l'enjeu c'est de faire en sorte qu'on rebondisse vers une essence plus écologique", plaide M. Demoures.
L'an dernier, ce carburant a poursuivi sa progression, avec +11% de volumes vendus et 144 nouvelles stations le distribuant. Il a représenté environ 1% du marché des essences.
(c) AFP