Pétrole: réunion samedi des pays producteurs pour sceller une baisse de l'offre
Cette rencontre, à laquelle doit participer le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, aura lieu le 10 décembre à Vienne, a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère.
Après avoir inondé le marché d'or noir et provoqué une dégringolade spectaculaire des prix, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sont parvenus le 30 novembre à surmonter leurs dissensions pour se mettre d'accord et réduire leur production de 1,2 million de barils par jour.
Mais les experts du secteur attendent désormais de voir cet engagement gravé dans le marbre au-delà des déclarations d'intention de Moscou, qui ne participait pas à la réunion de l'OPEP, et ses modalités pratiques.
Résultat: le bond des cours engagé depuis l'accord de l'OPEP s'essouffle et le baril, au plus haut lundi depuis près d'un an et demi, revenait sous 55 dollars à Londres à 54,48 dollars (-46 cents) vers 09H00 GMT.
Samedi à Vienne, l'accord négocié la semaine dernière devrait être finalisé, cependant des informations indiquant que le cartel a une fois de plus augmenté sa production en novembre vont entraîner un certain scepticisme, ont prévenu les analystes de la maison de courtage Accendo Markets.
- Production record
La Russie, qui n'est pas membre du cartel mais figure dans le trio de tête des principaux pays producteurs avec l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, s'est dite prête à réduire son offre de 300.000 barils par jour, soit la moitié de l'effort demandé par l'OPEP aux pays non-membres.
Atténuant la portée de la réduction proposée, l'offre russe se trouve cet automne à des niveaux record pour la période post-soviétique, à 11,2 millions de barils par jour.
Autrement dit, même, réduite de 300.000 barils par jour, elle restera supérieure à son niveau du printemps quand la Russie et l'Arabie saoudite ont commencé à parler d'éventuelles mesures communes pour mettre fin au plongeon des cours.
M. Novak a prévenu qu'une diminution aurait lieu étape par étape au cours du premier semestre et serait liée au respect par l'OPEP de son plafond de production.
Autre inconnue: sur le papier, une baisse de production ne dépend pas du gouvernement mais des compagnies pétrolières, dont la plupart sont privées.
Jeudi, M. Novak a indiqué que la baisse de réduction prévue s'appliquerait à toutes les compagnies pétrolières russes à égalité... tout en précisant qu'elle restait volontaire.
L'effondrement des prix du pétrole a porté un coup dur en 2015 à l'économie russe, également visée par des sanctions dues à la crise ukrainienne. La Russie vient de traverser deux ans de profonde récession et se trouve confrontée à de lourds déficits budgétaires.
Moscou a donc tout intérêt à un rebond durable des cours, qui donnerait à Vladimir Poutine des marges de manoeuvre non négligeables à un peu plus d'un an de la présidentielle pour atténuer les mesures de rigueur engagées.
Le président russe s'est personnellement engagé en faveur de mesures concertées, relançant le dialogue avec Ryad en septembre après l'échec d'une première tentative d'accord au printemps.
Une telle manne permettrait au gouvernement d'augmenter ses dépenses pour atteindre l'objectif de déficit de 3% du PIB tout en pouvant abandonner le gel des dépenses mis en oeuvre dans le budget 2017, ont-ils estimé.
(c) AFP