Shell, accusé de pollution au Nigeria, veut empêcher un procès à Londres
Plus de 40.000 Nigérians issus des communautés Ogale et Bille ont formé deux recours collectifs pour demander des comptes au groupe pétrolier, qu'ils tiennent responsable des fuites d'oléoducs ayant détruit leurs terres et pollué leurs étangs.
Mais pour Shell, un procès contre sa filiale nigériane SPDC devrait être organisé au Nigeria, où les faits se sont déroulés, et non en Europe.
L'avocat a estimé que les plaignants cherchaient à persuader une cour anglaise d'exercer sa juridiction sur la SPDC, une entreprise nigériane domiciliée au Nigeria et ayant toujours opéré exclusivement au Nigeria.
Mais pour le roi de la communauté Ogale, Emere Godwin Bebe Okpabi, la justice britannique représente le dernier espoir de mettre fin à la pollution.
Shell, c'est le Nigeria, autant que le Nigeria, c'est Shell. Jamais vous n'allez gagner contre Shell devant un tribunal nigérian. La vérité, c'est que le système judiciaire nigérian est miné par la corruption, a-t-il déclaré lors d'un entretien à l'AFP.
De la justice britannique, le chef tribal attend qu'elle contraigne Shell à accepter les conclusions d'une enquête de l'ONU qui avait pointé en 2011 les ravages de la pollution pétrolière dans l'Ogoniland, la région où vit la communauté Ogale.
Tout l'or du monde, a-t-il dit, ne suffirait pas pour réparer les dégâts qui, selon l'ONU, pourraient nécessiter l'opération de nettoyage la plus vaste jamais entreprise au monde, d'une durée de 25 à 30 ans.
(c) AFP