Le pétrole baisse un peu, très hésitant sur l'Opep et les USA
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a perdu 24 cents à 45,57 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 32 cents à 46,63 dollars sur le contrat pour livraison en janvier à l'Intercontinental Exchange (ICE).
D'un côté, "le marché a réagi par la négative à des chiffres sur les réserves" américaines, a mis en avant Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. "Elles ont nettement augmenté, que ce soit pour le pétrole brut ou les produits raffinés."
Les stocks de brut ont monté de plus de cinq millions de barils la semaine dernière tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (fioul...) ont observé des progressions plus modestes mais inattendues.
"Les raffineries ont aussi franchement accéléré la cadence, ce qui laisse présager de hausses pour les stocks d'essence et de produits distillés", a renchéri dans une note Matt Smith, de ClipperData.
"L'idée générale de cette publication, c'est que l'offre est solide, en matière d'importations de pétrole, de cadence des raffineries et de niveau des réserves", a-t-il résumé.
Toutefois, même si c'est bien le niveau élevé de l'offre mondiale qui préoccupe le marché, les investisseurs ont vite semblé se retourner sur ce qui les préoccupe le plus depuis plusieurs semaines: les intentions de l'OPEP.
Les marchés "sont confrontés aux spéculations sur ce qui pourrait se produire à l'issue du sommet de l'OPEP à la fin du mois", plus précisément le 30 novembre, a expliqué M. Lipow.
Désormais, c'est l'expectative qui domine avec des éléments discordants: parmi les actualités positives, l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, "va rencontrer la Russie demain à Doha", a rapporté M. Lipow.
- Rapport de l'AIE
L'attitude de la Russie alimente beaucoup de spéculations car elle n'est pas membre de l'OPEP mais fait partie des trois grands producteurs mondiaux, avec l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, et n'exclut pas de rejoindre un accord.
"Mais l'Iran et l'Irak ne seront pas là, alors que ce sont les deux pays qui sont en train de nettement accélérer leur production", a nuancé M. Lipow. "Cela témoigne des divisions qui demeurent au sein de l'OPEP quant au type d'accord qui doit être conclu. Un simple gel ? Une vraie baisse de la production ? Mais dans quelle mesure ?"
"Tout le monde est d'accord pour dire que les autres doivent réduire leur production... Mais ça ne suffit manifestement pas pour qu'un accord soit conclu", a écrit Tim Evans, de Citi.
Dans ce contexte, les prévisions annuelles de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), selon laquelle le manque d'investissement pourrait entraîner un déficit de l'offre d'ici à quelques années, n'ont par ailleurs guère semblé susceptibles de trouver d'écho chez des investisseurs de plus en plus centrés sur le sommet de l'OPEP du 30 novembre.
"D'ici le sommet, le marché devrait continuer à évoluer en fonction des rumeurs sur le sujet, car beaucoup d'incertitudes demeurent", a conclu Gene McGillian, de Tradition Energy.
(c) AFP