Le pétrole peine à se reprendre après une chute au plus bas depuis l'été
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a cédé neuf cents à 43,32 dollars sur le contrat pour livraison en décembre sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, a reculé de 32 cents à 44,43 dollars sur le contrat pour livraison en janvier sur l'International Exchange (ICE).
Les cours ont baissé dès le début de la séance, puis ils ont accéléré leur déclin pour tomber à des niveaux sans précédent depuis trois mois à New York et Londres, avant de revenir vers l'équilibre, certains investisseurs étant susceptibles de juger ces seuils comme propices pour solder des paris à la baisse.
"On a rebondi mais le marché reste confronté à des facteurs qui, finalement, le font rester proche de l'équilibre", a estimé M. Melek.
D'abord, les investisseurs faisaient face à de nouveaux éléments de nature à alimenter les doutes, déjà nombreux, sur les chances d'un accord de baisse de l'offre entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) lors de son sommet du 30 novembre.
Sur ce plan, "les cours sont vraiment plombés par l'annonce lors du week-end que l'Iran allait accroître sa production de quelque 200.000 barils par jour (bj) avec l'ouverture de nouveaux gisements", a rapporté John Kilduff, d'Again Capital.
L'actualité sur l'Iran "va rendre d'autant plus difficile un accord au sein des membres de l'OPEP et avec d'autres acteurs", a prévenu M. Kilduff.
- Puits américains
"Entre la hausse de la production de l'Iran et le manque de consensus entre membres de l'OPEP et producteurs extérieurs, le marché a du mal à se laisser à toute hausse", a commenté M. Melek, notant au passage que la production américaine était aussi jugée préoccupante car le nombre de puits actifs ne cesse d'augmenter chaque semaine.
L'OPEP a elle-même contribué à ces inquiétudes en annonçant peu avant le week-end que ses membres avaient produit à un niveau sans précédent en octobre, alors même que ce rapport mensuel ne prenait pas en compte les dernières annonces iraniennes.
"On peut soupçonner que la déprime des cours est liée au manque de confiance sur un accord de production au sein de l'OPEP d'ici la fin du mois, mais la vérité, c'est surtout que le marché ne peut pas tenir face au poids représenté par l'énorme force du dollar", a préféré mettre en avant dans une note Matt Smith, de ClipperData.
Contre toute attente, le billet vert s'est renforcé après l'élection du républicain Donald Trump à la présidence américaine, notamment dans l'idée d'un resserrement monétaire plus soutenu face au risque d'inflation, et cela pèse sur les cours pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine et deviennent donc plus coûteux.
(c) AFP