Le pétrole baisse fortement, le scepticisme grandissant encore sur l'Opep
Le prix du baril du "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a perdu 1,84 dollar à 46,86 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange, au plus bas depuis un mois pour un cours de référence.
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, a cédé 1,41 dollar à 48,30 dollars sur le contrat pour livraison en décembre à l'International Exchange (ICE), là encore au plus bas depuis fin septembre.
Le cartel avait donné fin septembre le signal de départ d'une embellie du marché pétrolier en annonçant un accord en son sein sur une diminution de la production, mais les doutes se sont peu à peu installés sur ce qui n'est encore qu'un texte préliminaire, et les cours sont maintenant entièrement revenus sur cet essor de quelques semaines.
Nouveau coup pour le marché, "l'OPEP a tenu lors du week-end une réunion qui n'a guère donné de raison de croire à un retour des cours à plus de 50 dollars le baril", a reconnu M. Larry.
- Poids du dollar
De nature "technique", cette réunion n'a donné lieu à aucune annonce concrète, ce qui a d'autant plus déçu le marché qu'elle se tenait en présence de pays extérieurs au cartel, en premier lieu la Russie, que les investisseurs espéraient voir rejoindre l'accord.
Au contraire, pour le moment, "des rapports montrent que la Russie produit à un niveau sans précédent depuis trente ans", a rapporté Kyle Cooper, de IAF Advisors, concluant lui aussi que "l'idée d'un accord sur la production ne semble pas gravée dans le marbre".
Quant à l'OPEP elle-même, qui doit finaliser cet accord lors du sommet de novembre, les doutes continuent à régner sur la capacité de ses membres à s'entendre sur la répartition de quotas.
Les craintes concernent notamment le risque que certains membres du cartel réclament d'être exemptés de l'accord, comme le sont déjà l'Iran, la Libye et le Nigeria. Les inquiétudes se portent notamment sur l'Irak, deuxième producteur de l'OPEP, qui semble peu enclin à s'investir pleinement.
"Même si ce n'est pas une surprise que les producteurs de l'OPEP soient divisés (...) le manque de progrès concret est en train de saper la confiance du marché", a écrit Tim Evans, notant que la Libye et le Nigeria semblaient en train de faire franchement repartir leur production après des perturbations géopolitiques.
Parmi les autres facteurs négatifs lundi, les observateurs évoquaient le fait que le dollar soit de nouveau en train de se renforcer après un accès de faiblesse avant le week-end et pèse ainsi sur les échanges pétroliers car ils sont libellées en monnaie américaine.
Par ailleurs, d'un point de vue plus technique, "le contrat pour décembre sur le Brent (...) expire aujourd'hui, ce qui contribue à réduire les échanges et à accroître l'instabilité", a conclu M. Evans.
(c) AFP