Menu
A+ A A-

En Angola, sale temps pour la compagnie pétrolière nationale

prix du petrole luandaLuanda: Pendant des années, Sonangol a porté les finances de l'Angola à bout de bras. Mais plombée par la baisse des cours du brut, la compagnie pétrolière nationale traverse aujourd'hui une passe délicate, symbole de la crise économique qui frappe le pays.
Malgré les promesses répétées de "transparence", la santé financière de Sonangol relève à Luanda du secret d'Etat.

Mais ces dernières semaines, plusieurs indiscrétions ont révélé au grand jour les difficultés de l'entreprise dirigée par Isabel dos Santos, fille de l'homme fort du pays Eduardo dos Santos, et femme la plus riche d'Afrique selon le magazine américain Forbes.

A en croire le site d'information Maka Angola, proche de l'opposition, la société de l'Etat angolais, qui a raflé cette année au Nigeria la place de premier producteur d'or noir d'Afrique subsaharienne, a du mal à payer ses factures.

Au point que, toujours selon Maka Angola, la société pétrolière américaine Chevron a exigé début octobre le paiement immédiat d'une dette de 300 millions de dollars, menaçant de rompre leur collaboration.

Sollicitée par l'AFP, Chevron s'est refusé à tout commentaire.

De son côté, Sonangol a reconnu implicitement ses difficultés en affirmant être parvenue avec la "major" à "un accord sur le versement de 200 millions de dollars d'impayés et sur un calendrier de règlement du reste de (sa) dette".

Dans un communiqué, la société a mis en cause "la chute des prix du pétrole" pour justifier son retard dans "l'analyse et la validation" de ses dépenses.


- 'Précaire'

"Sonangol est dans une situation très précaire", confirme à l'AFP Benjamin Augé, de l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Comme elle apporte la quasi-totalité des revenus de l'Etat, dont les coûts de fonctionnement n'ont pas baissé drastiquement, il y a plus de retards de paiement aux +majors+" pétrolières.

Depuis la fin en 2002 de la guerre civile, le pétrole a offert à l'Angola une croissance à deux chiffres exceptionnelle, avec un pic de 20% en 2007. Ses ventes contribuent aujourd'hui pour plus de 70% aux recettes fiscales du pays.

Mais lorsque le cours du brut a commencé à fléchir il y a deux ans, il a entraîné dans sa chute toute l'économie. Cette année, la hausse du PIB ne devrait pas dépasser la barre des 2%.

Principale pourvoyeuse de devises du pays, la Sonangol est la première victime de la baisse du prix du baril.

Pour compenser la baisse de ses rentrées de cash, la compagnie a vendu des participations puis obtenu pour 15 milliards de dollars de prêts de la Banque chinoise d'investissement (BCI), en échange d'une hausse de ses livraisons de brut à l'Empire du milieu.

Depuis qu'elle a pris les rênes de la société en juin, Isabel dos Santos a engagé des réformes mais elles n'ont, jusque-là, pas suffi à la remettre à flots.

"La BCI a récemment averti la Sonangol qu'elle ne lui offrirait pas d'autre soutien, à cause de son manque de transparence et son incapacité à honorer ses précédentes échéances", rappelle Alex Vines, du centre de réflexion londonien Chatham House.


- 'Détérioration'

La compagnie a démenti cette semaine avoir essuyé un tel refus. "Sonangol continue de jouir d'une excellente relation avec ses partenaires financiers" et "continuera à remplir ses engagements", a-t-elle proclamé dans un communiqué.

Malgré ces assurances, l'état de santé de la compagnie nationale suscite de plus en plus d'inquiétudes dans le pays.

"La situation de la Sonangol est très préoccupante", juge le politologue Agostinho dos Santos, proche de l'opposition, qui redoute la rupture de contrats avec les "majors" en cas de nouveau défaut de paiement. "Le président doit intervenir, sinon les conséquences seront terribles pour tous les Angolais".

Ces derniers mois, la population, qui n'a que très peu profité du boom pétrolier, a souffert de pénuries de denrées alimentaires ou de médicaments causée par la chute des revenus de l'or noir.

Dans son discours d'ouverture de la session parlementaire, le président Eduardo dos Santos, a assuré que "l'Angola traverse la crise mieux que d'autres pays".

(c) AFP

Commenter En Angola, sale temps pour la compagnie pétrolière nationale



    Communauté prix du baril


    Les dernières actualités des prix du pétrole

    vendredi 12 décembre 2025 à 21:30

    Le pétrole baisse légèrement, entre géopolitique et craintes…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont hésité vendredi, avant de terminer en légère baisse, pris entre les incertitudes géopolitiques sur...

    vendredi 12 décembre 2025 à 12:16

    Le pétrole tiraillé face aux incertitudes géopolitiques sur …

    Londres: Les cours du pétrole évoluent autour de l'équilibre vendredi, le marché restant prudent entre d'un côté la poursuite des négociations sur...

    jeudi 11 décembre 2025 à 21:56

    Le pétrole baisse après des déclarations de Volodymyr Zelens…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont reculé jeudi face aux commentaires du président ukrainien Volodymyr Zelensky augurant d'avancées dans les...

    jeudi 11 décembre 2025 à 18:10

    Le pétrole accélère sa chute après des déclarations de Zelen…

    Londres: Les cours du pétrole se sont enfoncés plus fortement jeudi, après des déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky augurant d'avancées dans...

    jeudi 11 décembre 2025 à 16:44

    🌍 L'Opep maintient sa prévision de hausse de la demande de p…

    Paris: L'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu jeudi ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole pour...

    jeudi 11 décembre 2025 à 13:00

    🇷🇺 Les revenus d'exportation de pétrole de la Russie en fort…

    Moscou: Les revenus d'exportations de pétrole et produits pétroliers de la Russie ont atteint en novembre "leur plus bas niveau" depuis le...

    jeudi 11 décembre 2025 à 11:51

    Le pétrole toujours plombé, malgré la saisie d'un tanker vén…

    Londres: Les cours du pétrole reculent jeudi, le marché restant préoccupé par une offre trop abondante et la poursuite des négociations sur...

    mercredi 10 décembre 2025 à 21:01

    Le pétrole pas dynamisé par la baisse des taux de la Fed

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont évolué sans empressement mercredi, malgré la nouvelle détente monétaire annoncée par la Réserve fédérale...

    mercredi 10 décembre 2025 à 11:40

    Le pétrole sans entrain malgré une probable baisse de taux d…

    Londres: Les cours du pétrole se stabilisent mercredi après deux jours de baisse, aidés par une baisse de taux escomptée de la...

    Toute l'actualité du baril et des cours du pétrole

    Les analyses des Prix du pétrole les plus récentes

    Chiffres du jour

    Vendredi 21 novembre 2025 Le cours du pétrole Brent affiche un prix moyen de clôture de 64,00 $, en repli d’environ -0,82 $ soit -1,3% depuis le début de la semaine, tandis que le WTI suit la même tendance avec une moyenne de 59,81 $, en légère baisse de -0,77 $, soit -1,3% sur la même période.

    📈 Prévisions des prix du pétrole Brent et WTI en 2023/2024 selon les experts du secteur

    Le vendredi 22 septembre 2023

    Paris: Morgan Stanley a revu à la hausse ses prévisions trimestrielles pour les prix du pétrole Brent en 2023 et 2024, attribuant cette révision à un déséquilibre de l'offre provoqué par la prolongation des réductions de production de l'Arabie saoudite et de la Russie.

    Lire la suite

    📉 En mars 2025, le prix du pétrole baisse de nouveau

    Le jeudi 24 avril 2025

    En mars 2025, le prix en dollars du pétrole brut de la mer du Nord (Brent) diminue de nouveau (‑3,5 % après ‑4,9 % en février), s’établissant en moyenne à 72,7 dollars le baril.

    Lire la suite

    🛢️ Crises financières et pétrole : comment les krachs boursiers influencent le prix du baril

    Le lundi 07 avril 2025

    Paris: Ce lundi 7 avril 2025, l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine a déclenché un krach boursier historique, plongeant les marchés mondiaux dans le rouge. Comme à chaque crise financière, le marché pétrolier subit de plein fouet les répercussions, avec une chute des cours alimentée par la crainte d’un ralentissement économique. De 1929 à la pandémie de 2020, retour sur ces krachs et leur impact sur les prix du pétrole.

    Lire la suite