Pétrole: la perspective d'un rééquilibrage s'éloigne, les cours plongent
Avec des prix du pétrole au niveau actuel, autour de 45 dollars le baril, on s'attendrait à une contraction de l'offre et à une forte hausse de la demande. C'est toutefois l'inverse qui semble se produire maintenant, a résumé l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.
Il se pourrait que cette dynamique offre-demande ne change pas significativement au cours des prochains mois, a ajouté l'agence basée à Paris, estimant que la production continuera à surpasser la demande au moins durant le premier semestre de 2017.
Ces déclarations ont fait plonger les cours du pétrole: vers 09H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait à 47,43 dollars, en baisse de 89 cents, tandis que le light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) valait 45,29 dollars, en repli de 1 dollar.
L'offre reste soutenue, en particulier celle en provenance de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui a pompé à un niveau quasi record de 33,47 millions de barils par jour (mbj) en août - soit 930.000 bj de plus sur un an, selon le rapport.
Cette robustesse de la production devrait alimenter les débats entre grands producteurs sur la nécessité de limiter leur production pour soutenir les prix, lors d'une réunion informelle des membres du cartel organisée fin septembre à Alger en marge du Forum international de l'énergie.
- Asie vacillante
Elle a en tout cas permis de compenser le déclin de production observé dans les pays tiers en raison de la faiblesse des prix qui ont réduit les investissements, et de limiter à 0,3 mbj la baisse de la production mondiale en août, à 96,9 mbj.
Ces chiffres traduisent une stratégie de défense des parts de marché adoptée par le cartel pétrolier, aux dépens des prix, qui a permis à son chef de file, l'Arabie saoudite, de ravir aux Etats-Unis leur place de premier producteur mondial de produits pétroliers, a ajouté le bras énergétique de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
La faiblesse des prix du pétrole avait dans un premier temps encouragé la consommation mondiale d'or noir, mais cette dynamique commence à s'essouffler, sur fond d'incertitudes macroéconomiques, a constaté l'AIE.
Les récents piliers de la croissance de la demande - la Chine et l'Inde - vacillent, a-t-elle expliqué. Alors que le pétrole se maintient autour de 50 dollars le baril depuis plus d'un an, le stimulus d'un carburant meilleur marché s'estompe.
Ainsi, la demande devrait croître de 1,3 million de barils par jour (mbj) cette année, à 96,1 mbj cette année: c'est 100.000 bj de moins que la précédente estimation, en raison d'un troisième trimestre particulièrement faible.
Un nouveau ralentissement de la croissance de la demande est anticipé pour 2017, avec une hausse de 1,2 mbj à 97,3 mbj.
(c) AFP