Après un optimisme de courte durée, le pétrole se replie lourdement
En hausse de plus de deux dollars jeudi, le cours du baril de "light sweet crude", référence américaine du brut, s'est replié de 1,74 dollars à 45,88 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a reculé de 1,98 dollar à 48,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), lui aussi au lendemain d'un bond de quelque deux dollars.
Les cours avaient bondi jeudi après l'annonce d'une chute hebdomadaire massive et inattendue des réserves américaines de brut, qui s'étaient délestées de près de 15 millions de barils alors qu'elles fluctuent rarement de plus de quelques millions d'une semaine à l'autre.
Désormais, "on se rend compte que cette chute, la plus marquée depuis 17 ans, n'est qu'un phénomène transitoire", a expliqué M. Smith.
En effet, au lieu de rendre compte d'une brusque diminution de la production américaine, qui décline certes régulièrement depuis le début de l'année, la chute des stocks de brut s'explique par un déclin exceptionnel des importations vers les Etats-Unis.
"En regardant ce rapport avec la tête plus froide, on voit que c'est lié aux problèmes d'approvisionnements face aux récentes tempêtes, notamment Hermine la semaine précédente", a expliqué John Kilduff, de Again Capital.
Hermine, qui s'est depuis étiolée, a passé le début du mois à remonter la côte Est des Etats-Unis, par laquelle arrivent de nombreuses cargaisons d'or noir.
- Le dollar se renforce
Les marchés en reviennent surtout là où ils étaient avant les chiffres sur les stocks américains, c'est-à-dire à spéculer sur l'issue d'une réunion exceptionnelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à la fin du mois à Alger.
"Le investisseurs continuent à chercher des éléments susceptibles de déterminer si l'OPEP et la Russie sont en mesure de parvenir à un accord pour limiter leur production", a écrit Tim Evans, de Citi.
Les spéculations vont bon train sur le marché dans l'idée d'un gel de l'offre entre le cartel et la Russie, même si une réunion de ce type entre les mêmes acteurs s'était soldée par un échec au printemps.
Désormais, "on continue à espérer un accord, mais des rumeurs de marché laissent penser qu'au lieu d'un gel, (les participants à la réunion) pourraient se contenter de fixer des plafonds moins contraignants afin de se laisser de la marge pour augmenter leur production", a rapporté M. Evans. "Cela ne serait guère mieux que ne pas fixer du tout de plafond."
Il jugeait par ailleurs que les cours du pétrole avaient pu subir vendredi le contrecoup de Bourses en baisse et d'un renforcement du dollar, nuisible aux échanges pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine.
(c) AFP