Le pétrole profite de l'affaiblissement du dollar et des spéculations sur une intervention de l'Opep
Vers 10H45 GMT (12H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 47,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en octobre gagnait 46 cents à 45,29 dollars.
Le brut continue de subir une volatilité élevée, coincé entre les discours contradictoires (des grands producteurs de brut), le dollar qui s'affaiblit et le nouveau consensus d'une hausse des stocks américains, résumaient les analystes de Saxo Banque.
Alors qu'ils avaient clôturé mardi en petite baisse à Londres et en hausse à New York, les prix du brut se reprenaient mercredi, aidés par une forte dépréciation du dollar la veille dans le sillage d'un indicateur décevant sur l'activité dans le secteur des services aux États-Unis.
Les cours pétroliers étant libellés en billets verts, tout affaiblissement du dollar les rend moins onéreux et donc plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le brut restait en outre soutenu par les spéculations entourant la possibilité que les grands producteurs de pétrole s'entendent sur une limitation de leur production lors d'une réunion informelle de l'OPEP en marge d'un forum énergétique à Alger du 26 au 28 septembre, même si la probabilité d'un accord sur un gel de la production semblait de plus en plus ténue.L'annonce lundi d'une collaboration renforcée entre la Russie et l'Arabie saoudite pour oeuvrer à la stabilisation des prix pétroliers avait en effet fait un temps bondir les cours, quoique les investisseurs se soient rapidement ravisés au vu de la déclaration commune publiée par les ministères russe et saoudien de l'Énergie, qui ne comportait aucune mesure concrète.
L'accord russo-saoudien qui a tant excité le marché lundi semble n'être rien de plus qu'une entente lâche (consistant à dire) que les prix du pétrole devraient vraiment se situer dans une fourchette de 50-60 dollars et si ce n'est pas le cas, alors la production devrait être restreinte, relevait David Hufton, analyste chez PVM.
Si la reprise du dialogue entre Moscou et Ryad et le fait qu'ils aient signé une déclaration commune peuvent être considérés comme une avancée en termes politiques, ils n'apportent rien de nouveau sur le plan pétrolier, si ce n'est peut-être que les deux plus gros producteurs mondiaux de brut ont abaissé la barre du juste prix, poursuivait M. Hufton.
De même, les experts de Commerzbank estimaient que les perspectives d'un quelconque accord sur des plafonds de production pouvant réellement aider le marché pétrolier ne pouvaient pas être plus minces.
Outre le fait que l'Iran, tout en ayant signalé sa volonté de coopérer avec l'Arabie saoudite et la Russie pour stabiliser le marché pétrolier, ait demandé d'être exempté de toute limitation de sa production avant d'avoir retrouvé son niveau d'offre près-sanctions, qu'elle évalue à 4 millions de barils par jour, le Nigeria et la Libye constituent également des obstacles de taille, jugeaient les analystes de Commerzbank.
Les deux pays ont subi ces derniers mois d'importantes perturbations de leur production et il est peu probable, si la situation se normalise, qu'ils acceptent de ne pas augmenter leur production, ce qui pourrait conduire à l'arrivée de quelque 1,5 million de barils supplémentaires par jour, selon Commerzbank.
(c) AFP