Le pétrole baisse nettement après de multiples signes d'une offre élevée
Le cours du baril américain de référence (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) a perdu 1,06 dollar à 41,71 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat de référence, a baissé de 93 cents à 44,05 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Comme la semaine précédente, le DoE a fait état, dans ses chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine, d'une hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, alors que le marché est repris depuis le début de l'été par la crainte que la surabondance mondiale perdure longtemps.
Avec une progression de plus d'un million de barils, "c'était une hausse conséquente, (...) ce qui a mis sous pression les cours du pétrole", a souligné M. Yawger, notant particulièrement que le terminal de Cushing (Oklahoma), référence des cours du WTI, avait vu ses réserves nettement augmenter.
Pour autant, d'autres détails étaient a priori plus encourageants et les cours ont d'ailleurs beaucoup hésité dans les minutes suivant la publication des chiffres.
Certes, "le fait que les stocks de brut montent pour la troisième semaine de suite, (...) c'est mauvais pour le marché, mais les baisses des réserves de produits pétroliers sont encourageantes", a remarqué dans une note Tim Evans, de Citi.
C'est surtout la chute de près de trois millions de barils des stocks d'essence qui semblait une bonne nouvelle pour les investisseurs, très inquiets ces derniers temps de leur niveau élevé, même si les cours de ce produit n'en ont apparemment pas profité.
Cette fédération privée, qui publie ses propres estimations le mardi soir, avait fait état d'une baisse de presque quatre millions de barils.
- Série de rapports
En plus de l'influence négative des chiffres du DoE, "la seconde raison (à la timidité du marché), c'est que l'Arabie saoudite a annoncé avoir produit une quantité sans précédent de pétrole en juillet", a enchaîné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Cette hausse, à 10,67 millions de barils par jour (bpj), était l'élément saillant du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont Ryad est le membre dominant.
"Même si ce n'est pas inhabituel de voir les Saoudiens accélérer leur production en été face à la hausse de la demande de brut afin de générer de l'électricité, elle n'atteint normalement pas un niveau sans précédent", a écrit Matt Smith, de ClipperData
Pris dans son ensemble, ce rapport "donne aussi du grain à moudre au marché, avec une petite hausse de ses prévisions de demande mais aussi d'offre" dans le monde, a-t-il précisé.
Le rapport de l'OPEP, qui confirme en tout état de cause un possible rééquilibrage du marché l'an prochain, était le second de ce type au lendemain d'un rapport mensuel du DoE et à la veille d'une publication de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), bras énergétique de l'OCDE.
"En ce qui concerne le rapport mensuel du DoE, même s'il était moins distrayant que celui de l'OPEP, il comprenait des éléments intéressants", a rappelé M. Smith, évoquant plutôt des aspects encourageants comme la prévision d'une nette baisse de la production chinoise face au manque d'investissements.
(c) AFP