Le pétrole rebondit timidement à New York et limite la casse à Londres
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 42,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 37 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait en revanche 7 cents à 41,21 dollars.
Orientés en nette baisse depuis le début des échanges européens, les cours ont amorcé un rebond à New York peu après l'ouverture des échanges américains tandis qu'ils réduisaient leurs pertes à Londres, les investisseurs réalisant des achats à bon compte dans un marché ayant perdu quelque 15% depuis le début du mois.
"De mon point de vue, il s'agit essentiellement d'un rebond technique qui était inévitable", expliquait à l'AFP Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.
Selon ce dernier en effet, tout le monde s'attendait à un sursaut alors que le dernier jour de cotation pour le contrat Brent de septembre offre cette opportunité.
Mais "c'est un mouvement qui sera vraisemblablement éphémère puisque les fondamentaux du marché confirment encore le déséquilibre entre l'offre et la demande", même s'il se résorbe peu à peu, "et que les investisseurs commencent à s'inquiéter de l'évolution de la production pétrolière américaine", prévenait l'analyste.Avant de limiter ses pertes, le Brent est tombé vers 13H45 GMT jusqu'à 41,80 dollars, un minimum depuis le 18 avril, tandis que vers 09H00 GMT, le WTI avait atteint 40,57 dollars, au plus bas depuis le 20 avril.
Ce glissement quasi ininterrompu des cours depuis sept jours a ainsi mis un frein à la tendance haussière qui caractérisait le marché pétrolier depuis février alors que des espoirs d'un accord sur l'offre entre grands producteurs mondiaux puis des interruptions de production ont permis de soutenir les cours.
"Les interruptions de production au Canada et au Nigeria se sont révélées être la dernière bouffée d'air d'un marché pétrolier chancelant", relevait Jasper Lawler, analystes chez CMC Markets.
En outre, poursuivait l'analyste, la production américaine continue de baisser mais à un rythme modéré et sans qu'aucun plafond de production n'ait été mis en place, ce qui signifie que les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pompent à plein régime.
Les prix de l'or noir, qui avaient chuté au plus bas depuis 2003 sur fond d'offre pléthorique, avaient réussi à rebondir au cours du printemps jusqu'à 50 dollars le baril, avant d'être à nouveau rattrapés par des craintes de surabondance persistante.
"Le marché du pétrole a commencé à plafonner quand le surplus constaté au niveau (des réserves de) pétrole brut s'est transformé en surplus persistant des produits raffinés", soulignait M. Lawler.
Parmi les éléments spécifiquement décourageants vendredi sur le sujet, les experts de Commerzbank citaient un accord salarial en Libye, toujours perturbée par une guerre civile aux multiples acteurs, entre les autorités internationalement reconnues et une milice chargée de protéger des installations pétrolières.
"Cela pourrait rapidement amener plus de pétrole sur un marché déjà très approvisionné", prévenaient-ils, même si "des informations semblables ont déjà souvent été publiées et qu'elles ne se sont jamais révélées très fiables".
(c) AFP