Le pétrole lorgne à nouveau sur les 50 dollars le baril, encouragé par les stocks américains
Vers 16H05 GMT (18H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 49,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,32 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait 1,32 dollar à 49,17 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, orientés à la hausse depuis le début des échanges asiatiques, ont accéléré la cadence après la publication des statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) sur l'état des réserves pétrolières du premier consommateur mondial de brut.
La forte volatilité observée ces dernières séances sur les principaux marchés mondiaux a impacté marginalement le marché pétrolier qui reste surtout influencé, depuis plusieurs semaines, par les fondamentaux corroborant un équilibrage en cours entre l'offre et la demande, relevait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Lors de la semaine achevée le 24 juin, les réserves commerciales de brut ont reculé de 4,1 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un recul de seulement 2,5 millions de barils.
La baisse annoncée par le DoE, de nature à réjouir les investisseurs espérant voir la surabondance mondiale se réduire pour que les cours remontent, a également légèrement dépassé les données de la fédération American Petroleum Institute (API), qui avait prévu la veille un recul de 3,9 millions de barils de brut.De leur côté, les stocks d'essence ont augmenté de 1,4 million de barils, une surprise alors que les experts de Bloomberg tablaient sur un repli de 300.000 barils et ceux de l'API sur un recul de 400.000 barils.
Les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont baissé de 1,8 million de barils, alors que les experts de Bloomberg tablaient sur une hausse de 625.000 barils et ceux de l'API sur une baisse limitée à 800.000 barils.
Le rapport du DoE a ainsi dépassé les espoirs qu'avaient suscité dès mardi chez les investisseurs les chiffres publiés par l'API, faisant état d'un net déclin des réserves américaines de brut, ce qui avait déjà contribué au rebond des cours.
Alors qu'un vote Brexit le 23 juin a provoqué une baisse initiale des prix du pétrole, les investisseurs se ruant sur des actifs plus sûrs tandis que le dollar s'est apprécié, cela ne va pas affecter les fondamentaux (de l'offre et de la demande) à très court terme, jugeaient Abhishek Deshpande et Michael Liu, analystes chez Natixis.
Selon ces derniers en effet, l'approche de la saison estivale commençait à se faire sentir sur la demande de produits pétroliers aux États-Unis, ce qui s'est reflété dans les taux de traitement des raffineries, à leur plus haut pour 2016, et dans le déclin constant des réserves de brut depuis six semaines.
Il faut reconnaître que la période est favorable à une hausse des cours puisqu'elle correspond à la traditionnelle progression de la consommation d'essence aux États-Unis à l'occasion de l'été, abondait M. Dembik, même si selon lui, cet élément a déjà été intégré aux prix et pris en compte par les investisseurs.
Aussi l'analyste estimait-il que les deux prochains mois devraient être calmes sur le marché pétrolier. Il faudra, cependant, être attentif à la rentrée à l'évolution de la production pétrolière américaine qui pourrait connaître un sursaut après des mois de repli. C'est le principal risque à la baisse pour le cours du baril, prévenait M. Dembik.
Pour l'heure, la production américaine poursuivait l'inexorable déclin amorcé depuis plus de trois mois, et a encore reculé de 55.000 barils par jour supplémentaires la semaine dernière.
(c) AFP