Le pétrole déçu par une baisse des stocks américains inférieure aux attentes
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 49,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, lâchait 75 cents à 49,10 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, orientés à la hausse depuis le début des échanges, sont repassés dans le rouge après la publication du rapport du département américain de l'Énergie (DoE), qui a révélé un déclin des réserves américaines de brut moins important que ce que le marché anticipait.
Lors de la semaine achevée le 17 juin, les réserves commerciales de brut ont reculé de 900.000 barils à 530,6 millions de barils aux États-Unis, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un recul de 1,5 million.
Vu le contexte d'espoir de réduction de l'offre mondiale, les chiffres du DoE sont encore plus décevants par rapport aux données de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) qui avait fait état la veille d'une chute de 5,2 millions de barils de brut.
Par ailleurs, les stocks d'essence ont augmenté de 600.000 barils, alors que les experts de Bloomberg comme l'API s'attendaient à un déclin, respectivement d'un million et de 1,5 million.Les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont elles aussi progressé, de 200.000 barils, se situant entre les prévisions des experts de Bloomberg, qui tablaient sur une progression d'un million, et les données de l'API, qui avait annoncé un recul de 1,7 million.
"Le marché pétrolier est un peu pénalisé par les derniers chiffres sur les stocks américains mais on peut aussi légitimement considérer que beaucoup d'investisseurs effectuent des prises de bénéfices après la bonne tenue des cours ces dernières séances, sous l'effet d'un dollar américain affaibli" et avant l'échéance de jeudi, estimait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Le Royaume-Uni doit en effet se prononcer ce jeudi, lors d'un référendum, sur son maintien ou non au sein de l'Union européenne (UE), un scrutin dont l'issue hautement incertaine devrait entraîner une volatilité accrue sur les marchés à l'approche des premiers résultats.
"Le référendum britannique sur l'appartenance à l'UE représente un risque de marché important, même si le marché pétrolier a répercuté plus marginalement cette crainte" que les marchés d'actions et des changes, jugeait M. Dembik.
Dans ce contexte, le nouveau recul de la production américaine, qui a encore reculé de 39.000 barils par jour (b/j) à 8,677 mbj, ne suffisait pas à soutenir les cours.
"Sur le plus long terme, les investisseurs restent aussi prudents concernant l'évolution des prix, certains craignant une reprise à la hausse de la production américaine dans les mois à venir" dans la mesure où la hausse des cours pourrait encourager certains producteurs de schiste américains à relancer leurs installations pétrolières.
(c) AFP