Le pétrole creuse ses pertes dans un marché sur ses gardes avant le référendum britannique
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 49,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 93 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 1,05 dollar à 48,32 dollars.
Je pense que des prises de bénéfices avant les données sur les stocks américains sont sans aucun doute l'une des raisons expliquant que les prix du pétrole aient reculé, d'autant plus que ces derniers avaient fortement augmenté lors des deux précédents jours d'échanges, expliquait à l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Après une petite période de déprime, les cours ont en effet très fortement rebondi depuis vendredi, dans un contexte financier général de retour de l'appétit au risque et de baisse du dollar, celle-ci étant favorable au marché de l'or noir.
En outre, selon M. Razaqzada, le pétrole a été incapable de dissocier sa trajectoire de celle des actifs à risque, qui continuent d'évoluer au rythme des mouvements de la livre britannique à mesure que l'on se rapproche du référendum devant décider ce jeudi de l'avenir du Royaume-Uni au sein de l'UE.
Le couple livre/dollar a (ce mardi) annulé sa précédente avance après que de nouveaux sondages ont montré que le soutien en faveur du Brexit (pour British Exit, soit une sortie du Royaume-Uni de l'UE) avait très légèrement augmenté, ce qui, en plus de l'appréciation du dollar et de prises de bénéfices, a pu avoir une influence sur les prix de l'or noir, estimait Fawad Razaqzada.Mais pour Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, la direction haussière prise par le dollar a joué un rôle plus important dans la baisse des cours du brut que le positionnement des investisseurs par rapport au risque.
Or, tout renforcement du dollar pèse sur les achats de pétrole, libellés en billets verts et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
De leur côté, les analystes de Commerzbank jugeaient que la confiance actuelle quant à l'issue du référendum était sans doute exagérée alors que ces derniers jours ont prouvé combien l'opinion publique pouvait se retourner rapidement. Dans ce contexte, les pertes enregistrées (ce mardi) par les cours sont logiques, ajoutaient-ils.
Par ailleurs, la possible mise en place d'un cessez-le-feu au Nigeria entre les rebelles --qui ont intensifié ces dernières semaines leurs attaques contre des installations pétrolières-- et le gouvernement pesait également sur les prix car cela pourrait mettre un terme aux interruptions de production qui ont soutenu les cours dernièrement.
Dans ce contexte, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux nouvelles données hebdomadaires sur les réserves américaines de brut attendues mercredi, dont la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) donnera ses propres estimations dès ce mardi après la clôture des échanges.
(c) AFP