Le pétrole se replie avant les stocks américains et le référendum britannique
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 50,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 44 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, lâchait 41 cents à 48,96 dollars.
"Bien que les prix du pétrole ont repris leur tendance haussière de 2016, ils se sont déjà ravisés", sur fond de "craintes renouvelées d'un Brexit (pour "British Exit") et avant les données sur les réserves américaines (de brut) de l'American Petroleum Institute (API) ce mardi (après la clôture des échanges américains) et les chiffres du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi", relevait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
Le destin des cours pétroliers semble en effet davantage lié depuis une semaine aux évolutions des autres marchés mondiaux, ballotés au gré des sondages donnant le camp du maintien ou de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) gagnant lors du référendum de ce jeudi.
Ainsi, la faiblesse du dollar, dont les prix du brut profitaient depuis vendredi - puisqu'ils sont libellés en billets verts -, était elle-même largement une conséquence d'un regain d'appétit pour le risque sur les marchés, alors que le spectre d'un Brexit semblait s'estomper depuis la fin de la semaine dernière.
Plusieurs sondages sont en effet allés dans ce sens au cours du week-end, au moment où reprenait la campagne électorale sur le sujet après quelques jours d'interruption en raison du meurtre d'une députée anti-Brexit, et cet "optimisme croissant concernant un maintien du Royaume-Uni dans l'UE a entraîné les prix du pétrole significativement en hausse ces derniers jours", soulignaient les analystes de Commerzbank.Mais l'humeur des investisseurs semblait de nouveau plus mitigée mardi, alors que la date du scrutin se rapprochait à grands pas, et que le marché se montrait prudent avant les derniers chiffres sur les stocks américains de brut, dont l'API livrera ses propres estimations dès ce mardi.
"Avec l'incertitude qui monte à l'approche du vote sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'UE (ce jeudi), les prix du pétrole pourraient évoluer de façon désordonnée alors que l'aversion au risque laisse la plupart des investisseurs à l'écart" du marché, estimait ainsi Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
De leur côté, les analystes de Commerzbank jugeaient que la confiance actuelle quant à l'issue du référendum était sans doute exagérée alors que ces derniers jours ont prouvé combien l'opinion publique pouvait se retourner rapidement. "Dans ce contexte, les pertes enregistrées (ce mardi) par les cours sont logiques", ajoutaient-ils.
Par ailleurs, le fait qu'au Nigeria, les rebelles et le gouvernement semblent avoir conclu un cessez-le-feu de trente jours plaidait également selon eux en faveur d'un repli des prix car cela signifie qu'il y a un facteur de risque en moins pesant sur le marché pétrolier, en tout cas temporairement.
(c) AFP