Le pétrole reprend du poil de la bête sur fond de probabilité moindre d'un Brexit
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,50 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait 1,35 dollar à 47,56 dollars.
Les cours du Brent et du WTI sont en effet tombés respectivement jeudi et vendredi au plus bas en cinq semaines, le premier chutant jusqu'à 46,94 dollars, un minimum depuis le 12 mai, tandis que le second a plongé jusqu'à 45,83 dollars, un minimum depuis le 13 mai.
L'aversion au risque sur le marché des changes, qui s'est manifestée par un renforcement du dollar, des inquiétudes entourant des perspectives macroéconomiques pessimistes et le risque politique associé à une possible sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ont tous l'air (d'avoir) pesé sur le moral des investisseurs, entraînant le pétrole, comme les autres matières premières, à la baisse, relevait Damien Cox, analyste chez Accenture.
Ainsi pour Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, le pétrole n'a pas été affecté par une dégradation de ses fondamentaux de l'offre et de la demande mais par le besoin des investisseurs spéculatifs de réduire leur exposition au risque au cours d'une semaine dominée par les craintes de Brexit sur l'ensemble des places financières mondiales.
Mais les marchés se sont repris jeudi du fait d'une diminution des craintes d'un +Brexit+ après la suspension de la campagne pour le référendum du 23 juin consécutive au meurtre d'une députée pro-UE, ce qui a permis au pétrole d'annuler vendredi ses pertes de la veille, commentait Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
L'hypothèse est que ces événements tragiques vont faire pencher les indécis vers un vote pour le maintien et ainsi éventuellement renverser un peu de l'avance récemment prise par les partisans d'une sortie, poursuivait Mike van Dulken, alors que les derniers sondages donnaient jusqu'à présent le camp pro-Brexit gagnant.
Or, tout affaiblissement du dollar bénéficie aux achats d'or noir, qui sont libellés en billets verts et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les producteurs américains en attendant auront besoin d'un baril de pétrole bien au-dessus des 50 dollars durant une période prolongée de plusieurs mois avant que cela commence à inverser le déclin de la production, concluait l'analyste de Saxo Bank.
(c) AFP