Le pétrole s'enfonce dans un marché de moins en moins confiant
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 62 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet perdait 62 cents à 47,39 dollars.
"Les prix du pétrole sont en baisse (ce jeudi) pour la sixième journée consécutive, ce qui constitue leur plus longue série de pertes depuis février", remarquaient les analystes de Commerzbank.
Le cours du Brent est même tombé jeudi jusqu'à 48,14 dollars, au plus bas en plus de trois semaines, tandis que le WTI a atteint ce même jour 47,22 dollars, un minimum en un mois.
Plusieurs analystes relevaient ainsi que les cours n'étaient pas parvenus à profiter de la baisse des réserves américaines de brut dont le département américain de l'Énergie (DoE) s'est fait l'écho mercredi, malgré un très éphémère rebond ayant suivi la publication de ces chiffres.
"Cela est un autre signe du changement de moral sur le marché pétrolier: jusqu'à il y a une semaine, les chutes de prix étaient vues comme une bonne occasion d'acheter alors que maintenant, les hausses de prix sont utilisées pour vendre", relevait-on chez Commerzbank.Lors de la semaine achevée le 10 juin, les réserves commerciales de brut ont reculé de 900.000 barils aux États-Unis, alors que l'API avait laissé craindre une croissance de 1,1 million de barils. Les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient toutefois sur un recul de 2,325 millions.
De même, les stocks d'essence ont décliné davantage qu'attendu, perdant 2,6 millions de barils alors que les experts de Bloomberg ne comptaient que sur un déclin de 175.000 barils et que l'API annonçait même une hausse de 2,2 millions de barils.
Autre signe plutôt encourageant, la production américaine en petite baisse (-29.000 barils par jour) dans les chiffres du DoE alors qu'elle avait progressé la semaine précédente.
Mais cela n'a pas suffi à apaiser les inquiétudes grandissantes des investisseurs quant aux perspectives d'un rééquilibrage de l'offre et de la demande, alors que les interruptions de production qui ont largement contribué à soutenir le marché depuis le mois de mai étaient en voie de normalisation.
"Nous continuons à voir des preuves supplémentaires qu'en dehors des interruptions de production (au Canada et au Nigeria, NDLR), la rationalisation des excédents du marché pétrolier reste au mieux naissante", commentaient les analystes de Goldman Sachs.
"La production canadienne redémarre finalement, la production des membres autres (que le Nigeria) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) continue à dépasser nos attentes et la récente reprise des prix crée le risque que la production des pays hors-OPEP décline moins que ce à quoi nous nous attendons, en particulier aux États-Unis", poursuivait-on chez Goldman Sachs.
Dans ce contexte, une nouvelle attaque du groupe rebelle des Vengeurs du delta du Niger (NDA) contre un oléoduc au Nigeria semblait largement ignorée par le marché, notait Tamas Varga, analyste chez PVM, soulignant que l'ambiance était "sombre" ce jeudi pour l'or noir.
(c) AFP