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Le pétrole déprimé, à l'image des marchés mondiaux, par un contexte économique incertain

prix du petrole LondresLondres: Les cours du pétrole s'affichaient toujours en baisse lundi en fin d'échanges européens, dans un marché ayant perdu son optimisme débordant sur fond de craintes macroéconomiques grandissantes et d'incertitudes sur la poursuite du resserrement de l'offre.
Vers 16H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 50,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 25 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance perdait 26 cents à 48,81 dollars.

Les cours du Brent et du WTI, malgré une timide tentative de rebond vers 15H00 GMT, restaient orientés à la baisse après avoir nettement chuté depuis jeudi sur fond d'aversion croissante au risque parmi les investisseurs et de d'inquiétudes grandissantes concernant une possible reprise de la production américaine.

Selon Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, plusieurs raisons expliquaient ce fort déclin des cours à la fin de la semaine dernière et ce lundi, au premier rang desquelles un renforcement du dollar et une nette hausse de l'aversion au risque sur les marchés mondiaux.

Les investisseurs sont effrayés par la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les conséquences économiques d'une potentielle hausse des taux américains cet été et des inquiétudes renouvelées concernant la demande chinoise, détaillait M. Razaqzada, qui en voulait pour preuve l'effondrement des marchés boursiers mondiaux et l'attractivité exercée par les actifs considérés comme des valeurs refuges telles que les obligations d'État, le yen et l'or.

En outre, le fait que le nombre de puits de forage en activité ait augmenté de trois unités supplémentaires la semaine dernière aux États-Unis, selon un décompte publié vendredi par le groupe privé Baker Hughes, a également contribué a peser sur les prix du brut, faisant craindre une reprise de la production américaine encouragée par la remontée des cours au niveau des 50 dollars le baril.

Aussi pour Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, la tentative de rebond des cours observée plus tôt dans les échanges européens était surtout due à des facteurs techniques, les fondamentaux de l'offre et de la demande ne permettant guère à eux seuls d'expliquer cette reprise.

L'analyste soulignait en particulier que le nouvel affaiblissement du dollar avait pu bénéficier au pétrole, dont les achats sont libellés dans cette monnaie et sont donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais bien que la hausse du pétrole pourrait encore le conduire vers les 60 dollars le baril et même 70 dollars, (...) il faut se souvenir que la surabondance mondiale d'or noir ne devrait pas être éradiquée complètement dans un avenir proche, même si le marché apparaît beaucoup plus resserré qu'il ne l'était au début de l'année grâce à des interruptions mondiales de production non planifiées et un déclin de l'offre américaine, prévenait M. Razaqzada.

Dans son dernier rapport mensuel publié ce lundi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a en effet confirmé entrevoir un rééquilibrage du marché pétrolier au cours des prochains trimestres, après un long épisode de surproduction massive.

Cette correction est suggérée alors que la demande mondiale doit progresser de 1,2 million de barils par jour (mbj) à 94,2 mbj cette année, la production hors-OPEP se contractant parallèlement de 0,74 mbj, selon les prévisions de l'organisation, qui confirme ses précédentes estimations.

(c) AFP

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