Shell se retire de l'Arctique canadien pour la création d'un parc marin
Le groupe pétrolier anglo-néerlandais, qui s'était déjà retiré d'Alaska et de Norvège, a remis à l'ONG Conservation de la nature Canada (CNC) ses droits sur une zone couvrant 8.625 km2 de l'océan Arctique situés au nord de l'île de Baffin.
L'organisation environnementale a en fait servi d'intermédiaire entre le géant des hydrocarbures et le gouvernement canadien. CNC a en effet remis ces permis aux autorités fédérales afin de contribuer à l'établissement d'une aire marine nationale de conservation au large des côtes du Nunavut, vaste territoire autonome inuit, indique un communiqué.
Cette zone, soulignent Shell et CNC, est prisée par nombre de mammifères marins tels que le phoque, le narval, le béluga, la baleine boréale, le morse, mais aussi l'ours polaire et d'importantes colonies d'oiseaux polaires.
Ce genre d'initiatives va permettre au Canada d'atteindre ses objectifs ambitieux (...) en ce qui a trait aux zones côtières et de protection marines, avec une cible de 10% des territoires marins et côtiers du Canada protégés d'ici 2020, a souligné Catherine McKenna, ministre de l'Environnement et du Changement climatique.
Avec son retrait d'Alaska, de Norvège et maintenant de l'Arctique canadien, Shell envoie un message fort aux producteurs d'hydrocarbures en démontrant que leur rêve d'un Arctique pétrolier tourne au cauchemar, s'est félicité Greenpeace.
Pour l'organisation écologique, le temps est venu pour le gouvernement et l'industrie de reconnaître que l'exploitation pétrolière de l'Arctique n'est pas compatible avec la protection du climat et ne correspond pas aux nouvelles réalités du marché mondial de l'énergie.
(c) AFP