L'Opep maintient sa production inchangée, sans mentionner de plafond chiffré
L'actuel secrétaire général du cartel, Abdallah el-Badri, a indiqué qu'il était vraiment difficile de donner un chiffre mais que le marché acceptait le niveau actuel de production de l'OPEP, jugé raisonnable.
La Conférence a observé que, depuis la dernière réunion de décembre 2015, les prix du pétrole brut ont grimpé de plus de 80%, l'offre et la demande convergent, ce qui prouve que le marché est engagé dans un processus de rééquilibrage, a fait valoir l'OPEP lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa réunion semestrielle.
Nous allons continuer à nous consulter (...), le marché évolue dans la bonne direction, a commenté pour sa part le nouveau ministre saoudien de l'Énergie, Khaled al-Faleh.
L'OPEP, formé de 13 pays qui produisent environ un tiers du brut mondial, a pompé quelque 32,3 millions de barils par jour (mbj) au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mbj de janvier à avril (+3,5% sur un an).
Le cartel a en outre annoncé la nomination du Nigérian Mohammed Barkindo au poste de secrétaire général à compter du 1er août ainsi que l'admission du Gabon parmi ses membres à partir du 1er juillet.
On ne peut pas parler de déception, tant les attentes des investisseurs étaient faibles. Il était évident que la réunion de l'OPEP n'aboutirait à aucune décision concrète et surtout pas à un accord à propos d'un plafond de production. On peut donc parler clairement de non événement pour le marché, a estimé Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Les cours du brut ont ainsi clôturé en hausse jeudi après deux séances de recul, accueillant favorablement l'annonce d'un reflux des stocks américains mais aussi le statu quo de l'OPEP qui était largement anticipé.
- Satisfaction générale concernant les prix
Tout le monde est très satisfait de l'état du marché qui est en train de se rééquilibrer à l'heure où nous parlons, avait assuré plus tôt dans la journée M. al-Faleh, qui s'exprimait pour la première fois à Vienne.
Au fil de leurs arrivées dans la capitale autrichienne, les ministres des pays membres de l'OPEP s'étaient en effet montrés globalement assez optimistes sur le fait que les prix du pétrole allaient continuer à se reprendre dans la seconde partie de l'année.
A l'image de la plupart de ses homologues, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh s'était ainsi félicité mercredi soir que le marché joue parfaitement son rôle de rééquilibrage, alors que les cours, tombés en janvier et février à 26-27 dollars le baril, avoisinent désormais les 50 dollars.
Mais comme je l'ai dit ce matin, le temps n'est pas venu d'atteindre un accord entre les membres de l'OPEP concernant des quotas par pays, a déclaré M. Zanganeh à l'issue de la réunion de l'OPEP.
Le ministre iranien a en outre indiqué qu'il n'avait reçu aucun signal (selon lequel) certains pays voulaient augmenter leur production, jugeant que tous les membres du cartel avaient à coeur que le marché se rétablisse.
Dès son arrivée à Vienne mercredi soir, M. Zanganeh avait en effet estimé que l'instauration d'un plafond de production ne serait d'aucun bénéfice pour Téhéran ni pour les autres membres du cartel, se disant davantage favorable au retour du système des quotas par pays, une option également soutenue par le Venezuela.
Le cartel a toutefois fait remarquer dans son communiqué qu'il était préoccupé par le niveau très bas d'investissement prévalant actuellement dans l'industrie pétrolière et souligné le besoin d'une augmentation des investissements en amont afin d'atteindre un équilibre à long terme sur les marchés pétroliers.
(c) AFP