Opep: des ministres plutôt optimistes face à un marché en voie de rééquilibrage
Ainsi, le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis Suhail al-Mazroui s'est-il dit optimiste concernant l'évolution des prix du pétrole mardi à son arrivée dans la capitale autrichienne, estimant que le baril devrait atteindre un prix juste à la fois pour les consommateurs et pour les producteurs d'ici la fin de l'année .
De même, le vice-ministre irakien du Pétrole Fayadh Nema a indiqué mercredi à Vienne que le marché (pétrolier) s'améliorait et qu'il continuerait à faire de même dans la seconde partie de l'année.
Avec un baril de pétrole qui avoisine désormais les 50 dollars le baril, et alors que la plupart des organismes internationaux du secteur s'accordent à prédire un rééquilibrage du marché d'ici à la fin de l'année, la probabilité que l'OPEP infléchisse sa position par rapport à sa réunion de décembre est jugée hautement improbable par la plupart des observateurs.
Loin d'avoir préparé le terrain à un quelconque changement de stratégie du cartel, l'incapacité des grands producteurs de brut à s'entendre sur une limitation de leur production à la mi-avril à Doha est considérée par beaucoup comme le signe de l'absence d'une réelle volonté de réduire la surabondance mondiale d'offre, à l'heure où le marché semble bien parti pour s'en charger lui-même.
Le ton était toutefois moins enthousiaste chez les producteurs plus modestes du cartel, auxquels la chute des cours du brut depuis deux ans a fait payer le plus lourd tribut.
- 'Il faut qu'on fasse des efforts'
Le ministre algérien du Pétrole Salah Khebri a ainsi déclaré mercredi qu'il attendait beaucoup de choses de la réunion de l'OPEP, et de nouveau indiqué qu'il était partisan d'un gel de la production.
Le marché est en voie de rééquilibrage mais il faut qu'on fasse des efforts, a précisé M. Khebri à son arrivée dans la capitale autrichienne.
Plus sceptique également sur le rôle qu'a joué l'OPEP dans ce début de rééquilibrage, le ministre vénézuélien du Pétrole Eulogio del Pino a jugé mercredi que ce n'était pas la situation du marché mais certaines circonstances exceptionnelles qui avaient permis de réduire la production et aidé à la reprise des prix.
Selon ce dernier, un gel de la production est en place de facto depuis trois à quatre mois sur le marché pétrolier grâce aux interruptions non programmées de production au Canada, au Nigeria et en Colombie.
- Retour en force de l'Iran
Reste qu'outre l'amélioration des conditions du marché, un autre facteur rend également improbable toute décision de l'OPEP en faveur d'une limitation de sa production: le retour en force de l'Iran.
Fidèle à son objectif de regagner aussi vite que possible le terrain perdu depuis 2012, l'Iran compte exporter, à partir de cet été, 2,2 millions de barils de pétrole par jour, retrouvant ainsi son niveau d'exportation d'avant les sanctions.
Le marché est en train de retrouver un état d'équilibre, a déclaré mercredi, avant son départ pour Vienne, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh, expliquant que le doublement des exportations iraniennes depuis le début de l'année n'avait eu aucun effet négatif sur le marché, qui avait au contraire bien absorbé cette offre supplémentaire.
Le cartel de 13 pays, qui produit environ un tiers du brut mondial, a pompé quelque 32,3 millions de barils par jour (mbj) au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mbj de janvier à avril, en hausse de 3,5% sur un an.
(c) AFP