Opep: une réunion attendue sans surprises alors que le prix juste du pétrole n'est pas loin
Ainsi, le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis Suhail al-Mazroui s'est-il dit optimiste concernant l'évolution des prix du pétrole mardi à son arrivée dans la capitale autrichienne, estimant que le baril devrait atteindre un prix juste à la fois pour les consommateurs et pour les producteurs d'ici la fin de l'année .
Cette année est l'année de la correction pour le pétrole, a-t-il insisté.
Loin d'avoir préparé le terrain à un quelconque changement de stratégie du cartel, l'incapacité des grands producteurs de brut à s'entendre sur une limitation de leur production à la mi-avril à Doha est considérée par beaucoup comme le signe de l'absence d'une réelle volonté de réduire la surabondance mondiale d'offre, à l'heure où le marché semble bien parti pour s'en charger lui-même.
Les règles du marché, qui sont la demande et l'offre, fonctionnent et je pense que c'est l'essence de cette politique de l'OPEP, a ajouté M. al-Mazroui, tout en refusant de donner la moindre indication sur l'issue à attendre de la réunion de jeudi.
De son côté, le ministre nigérian du Pétrole Emmanuel Ibe Kachikwu a également constaté mardi à son arrivée à Vienne que le marché allait bien et que les prix montaient.
Après que les réunions de Doha (en février et en avril) ont échoué à parvenir à un accord sur un gel de la production, il est peu probable que cette réunion ordinaire de l'OPEP produise un résultat différent, surtout au moment où l'Iran continue de répéter qu'il n'a aucune intention de plafonner sa production de pétrole ou ses exportations, commente Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
- Retour en force de l'Iran
Fidèle à son objectif de regagner aussi vite que possible le terrain perdu depuis 2012, l'Iran vient d'annoncer qu'il comptait exporter, à partir de cet été, 2,2 millions de barils de pétrole par jour, retrouvant ainsi son niveau d'exportation d'avant les sanctions.
De façon générale, la croyance est que le marché va finir par se rééquilibrer à un moment donné, ce qui ne devrait guère encourager l'OPEP à prendre une quelconque initiative, alors que les prix sont redevenus plutôt confortables pour la plupart des producteurs du cartel, abonde Alexander Poegl, analyste principal chez JBC Energy.
Le cartel de 13 pays, qui produit environ un tiers du brut mondial, a pompé quelque 32,3 millions de barils par jour (mbj) au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mbj de janvier à avril, en hausse de 3,5% sur un an.
Dans ce contexte, la chose la plus excitante à attendre (de ce sommet) est que la délégation saoudienne sera différente de la dernière fois, après le limogeage début mai du vétéran Ali al-Nouaïmi.
Mais là encore, d'aucuns pensent que ce remaniement ministériel ne devrait foncièrement rien changer à la politique énergétique saoudienne, si ce n'est sur le plan de la communication, devenue, avec le nouveau ministre de l'Énergie Khaled al-Faleh, plus directe qu'elle ne l'était du temps d'al-Nouaïmi, selon M. Poegl.
(c) AFP