Le pétrole se replie un peu, faisant une pause après les 50 dollars
Le cours du baril de référence (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet a perdu huit cents à 49,48 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir dépassé en séance les 50 dollars pour la première fois depuis octobre.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut, pour livraison en juillet a vu son cours finalement baisser de 15 cents à 49,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), lui aussi après avoir évolué à plus de 50 dollars.
Peu de nouveaux développements sont en effet venus nourrir jeudi les réflexions des investisseurs quant à la réalité du marché physique, et l'heure semblait à faire une pause après deux mois et demi qui ont vu les cours presque doubler de valeur.
"Je pense que l'on ressent les 50 dollars comme un seuil où les investisseurs peuvent prendre leurs bénéfices et sortir du marché", a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. "C'est peut-être un plafond provisoire."
L'impressionnante performance des cours doit d'ailleurs être relativisée par le fait qu'ils reviennent de leur plus bas niveau depuis 2003, atteint en février à guère plus de 25 dollars le baril.
- Incertitudes en Afrique
Depuis, la surabondance générale ne s'est pas franchement réduite de façon durable, même si des problèmes isolés comme les incendies canadiens l'ont provisoirement résorbée, face à l'intransigeance de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menée par l'Arabie saoudite.
Principale lueur d'espoir, la production américaine baisse de façon continue depuis plus de deux mois, comme l'ont encore montré mercredi des chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE) des Etats-Unis.
"Si on regarde la différence par rapport à la même époque de l'an dernier, c'est un écart de quelque 800.000 barils par jour (bj)" de moins, a souligné James Williams, de WTRG Economics.
Toutefois, "même si c'est encourageant pour les investisseurs, cela manifestement prouver à l'OPEP que sa stratégie fonctionne et elle va probablement maintenir sa production en l'état", a-t-il prévenu.
D'ici là le marché pourrait toutefois bénéficier "des nombreuses incertitudes qui perdurent sur l'offre, en particulier au Nigeria", a estimé M. Lynch.
"On commence finalement à observer une baisse des cargaisons au Nigeria", a écrit Matt Smith, de ClipperData, remarquant que, plus largement, "les cargaisons en Afrique de l'Ouest s'affichent désormais en considérable baisse par rapport à la même époque de l'an dernier" car elles souffrent aussi de problèmes au Ghana.
(c) AFP