Le pétrole poursuit sa reconquête, après avoir mis un pied au-dessus des 50 dollars
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 50,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 40 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait 32 cents à 49,88 dollars.
Les marchés suggèrent clairement le resserrement rapide de l'écart entre l'offre et la demande en termes de barils physiques de pétrole en raison des interruptions de production (notamment au Canada et au Nigeria, ndlr) qui se poursuivent et de l'augmentation saisonnière et sur un an de la demande, expliquait à l'AFP Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Les stocks de brut aux États-Unis ont en effet baissé de plus de quatre millions de barils la semaine dernière, et même si ces chiffres étaient globalement conformes aux estimations réalisées mardi par la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), ils ont conforté le marché dans son espoir de voir la surabondance mondiale d'or noir se résorber.
Alors que les niveaux des stocks pétroliers continuent à rester élevés, le fait que nous commencions désormais à voir des déclins plus importants que prévu sur une base plus régulière contribue à maintenir l'élan du mouvement de hausse, qui se révèle durable pour l'instant, commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Dopé par cette annonce, le baril de Brent est ainsi repassé jeudi au début des échanges asiatiques au-dessus du seuil symbolique des 50 dollars pour la première fois depuis le 4 novembre 2015, montant même vers 07H00 GMT jusqu'à 50,26 dollars, au plus haut depuis début novembre.
La référence américaine du brut flirtait pour sa part avec cette même borne, grimpant jeudi vers 07H00 GMT également jusqu'à 49,97 dollars, un maximum depuis le 12 octobre 2015.
La question désormais est de savoir si (les cours du pétrole) peuvent s'établir dans une nouvelle fourchette comprise entre 50 et 55 dollars le baril. Alors que les interruptions de production devraient continuer à soutenir les prix pour l'instant, un nouveau renforcement du dollar au cours des deux à trois prochains mois pourrait agir comme une sorte de contrepoids et maintenir les prix sous pression, abondait Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Toutefois, la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) le 2 juin sera le principal facteur de risque à court terme alors que les marchés sont impatients de savoir si un accord sur un potentiel gel de la production verra le jour, poursuivait l'analyste.
Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets, jugeaient néanmoins la probabilité d'un tel accord plus que compromise alors même que l'Iran se rapproche de ses niveaux de production d'avant les sanctions.
(c) AFP