Le pétrole en petite baisse, attendant d'en savoir plus sur les stocks américains
Vers 10H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 48,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 25 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance lâchait 20 cents à 47,88 dollars.
Les prix du brut continuent à se replier alors que les perturbations d'approvisionnement au Canada (...) commencent à s'estomper, laissant peu de soutien fondamental au pétrole à l'exception d'une grève des travailleurs pétroliers français, notaient Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.
Avant qu'il ne commence à marquer le pas en fin de semaine dernière, le marché profitait en effet depuis le début du mois d'une conjonction de perturbations sur des sites pétroliers, que ce soit des sabotages et mouvements sociaux au Nigeria, les incendies dévastateurs dans la province canadienne de l'Alberta ou encore la fermeture d'un terminal portuaire en Libye.
Or, sur le premier plan, les syndicats nigérians ont mis fin à leur grève, tandis que sur le second, plusieurs installations ont pu rouvrir dans l'Alberta, à la suite d'une météo plus fraîche et humide, et qu'enfin le port oriental d'Hariga, près de la frontière égyptienne, a pu rouvrir en Libye.
Ainsi, malgré l'apparent resserrement des fondamentaux sous-jacents (de l'offre et de la demande) du pétrole, il y a encore clairement des éléments de doute quant à savoir si l'actuelle tendance haussière des prix du pétrole a l'assise suffisante pour pousser davantage le Brent et le WTI en territoire positif, commentait Stephen Brennock, analyste chez PVM.
Selon ce dernier, la preuve de cette incertitude a été fournie par l'incapacité des cours à franchir le seuil symbolique des 50 dollars, les investisseurs réalisant que le principal facteur soutenant dernièrement les prix - à savoir les interruptions de production - serait de courte durée, ces perturbations imprévues allant nécessairement se régulariser dans les prochains mois.
Le pétrole continuait en outre de pâtir de l'appréciation du dollar, le billet vert profitant toujours d'un regain des spéculations sur une nouvelle hausse prochaine des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed), ainsi que des craintes croissantes des investisseurs de voir l'OPEP opter de nouveau pour le statu quo la semaine prochaine à Vienne.
Ces données, qui seront publiées mercredi, pourraient en effet bien être le catalyseur attendu par le marché, jugeait Brenda Kelly, de London Capital Group, qui notait que les attentes d'un large déclin des stocks de pétrole aux États-Unis empêchaient les prix de baisser davantage.
Le marché aura une idée plus précise de ces chiffres dès ce mardi, après la clôture des échanges, avec les estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), avant les statistiques officielles du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi.
Tant que nous ne verrons pas des preuves concluantes d'un déclin des réserves mondiales débordantes de pétrole, des doutes concernant l'ampleur du rebond des prix persisteront, concluait M. Jakob.
(c) AFP