L'Alberta, eldorado pétrolier canadien, a perdu de son attrait
Grande comme la France, couverte dans sa moitié nord par la forêt boréale, domaine de conifères comme l'épicéa ou le pin gris, la province est riche de pétrole lourd des sables bitumineux dont l'exploitation à grande échelle est récente tant les coûts d'extraction sont conséquents.
Disposant des troisièmes plus importantes réserves d'or noir au monde, le Canada s'est hissé en quelques années au cinquième rang des producteurs de brut.
Sur la dernière décennie, la population albertaine a augmenté plus de deux fois plus vite en moyenne que celle du Canada, selon l'institut de la statistique canadien, et représente, avec ses 4,2 millions d'habitants, plus de 11% de la population canadienne. Le PIB du seul secteur pétrolier a lui été multiplié par quatre en 30 ans.
Mais la chute des cours du brut a plombé l'économie de la province la plus riche. Avant la crise, le revenu médian d'un ménage était de l'ordre de 100.000 dollars canadiens, soit 20.000 de plus que la moyenne canadienne.
La chute des cours a ralenti les investissements des compagnies pétrolières qui ont massivement licencié comme leurs sous-traitants et toutes les sociétés de services des immenses bases de vie qui hébergent des milliers de travailleurs.
Selon les estimations, ce sont près de 100.000 personnes qui ont perdu leur emploi en un peu plus de deux ans dans le sillage de la chute des cours du brut, et le taux de chômage est passé d'à peine 4% à plus de 7% en avril.
(c) AFP