Le pétrole reprend son souffle avant d'en savoir plus sur les réserves américaines
Vers 10H40 GMT (12H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 48,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en léger repli de 14 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juin gagnait 5 cents à 47,77 dollars.
En outre, rappelaient Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets, les cours ont aussi bénéficié d'une révision à la hausse des prévisions de la banque américaine Goldman Sachs concernant les prix de l'or noir, dans un rapport publié dimanche.
Le cours du Brent a ainsi grimpé lundi jusqu'à 49,47 dollars, au plus haut depuis début novembre 20015, tandis que le WTI a atteint mardi 48,42 dollars, un maximum depuis le 13 octobre 2015.
Le rééquilibrage physique du marché pétrolier a enfin commencé. Alors que l'offre et la demande ont dépassé les attentes au premier trimestre, laissant une surproduction de 1,4 million de barils par jour, nous pensons que le marché est probablement devenu déficitaire en mai, lisait-on dans ce rapport.
Goldman Sachs précisait que ce rééquilibrage intervenait avec un trimestre d'avance sur ce que ses analystes avaient anticipé en mars, en raison à la fois d'une demande toujours forte et d'une production en net déclin dans plusieurs pays.
Du côté des problèmes de production, les analystes de Commerzbank citaient les incendies dans la province canadienne pétrolière de l'Alberta, qui restaient toujours hors de contrôle et s'étendaient vers le Nord, où se situent les champs de sables bitumineux.
En conséquence, plusieurs milliers de travailleurs de l'industrie du pétrole ont dû être évacués de leurs camps. C'est pourquoi il est probable qu'il faille un certain temps avant que la production de pétrole se normalise dans cette région, expliquaient les experts de Commerzbank.
La semaine dernière, les incendies avaient déjà paralysé plus d'un million de barils par jour de capacités de production tandis que l'AIE a calculé que le Canada devrait subir des interruptions de production de l'ordre de 660.000 barils part jour ce mois-ci, poursuivaient-ils.
Outre le Canada, le marché était également soutenu par des réductions de production significatives au Nigeria.
Selon ces derniers, ces interruptions de production au Canada et au Nigeria sont probablement suffisantes à elles seules pour laisser le marché en situation de déficit actuellement.
Il est présentement impossible de prédire combien de temps cette situation va se poursuivre. C'est pourquoi les prix du pétrole restent bien soutenus pour le moment, concluaient-ils.
Dans ce contexte, les investisseurs guetteront ce mardi après la clôture des échanges les estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) concernant l'état des stocks américains de brut, avant les chiffres officiels du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi.
(c) AFP