Le pétrole revient un peu à la réalité à l'issue d'une excellente semaine
Le cours du baril de référence (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juin, qui avait fini la veille à un niveau sans précédent depuis novembre, a perdu 11 cents à 45,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), mais s'affichait en hausse de plus de deux dollars par rapport à la fin de semaine précédente.
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, lui aussi au plus haut de l'année la veille, n'a cédé qu'un cent à 48,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), s'inscrivant en hausse de quelque trois dollars sur la semaine.
Malgré la surabondance persistante, l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, semble en effet prête à accélérer sa production après l'échec de négociations entre pays producteurs à la mi-avril, que les observateurs ont largement attribué à l'intransigeance de Ryad face à l'Iran, son grand rival régional.
Néanmoins, depuis le début de la semaine, plusieurs éléments paraissent témoigner, de façon pour l'heure officieuse, de la volonté des autorités saoudiennes de désormais ménager le marché.
"L'Arabie saoudite ne semble pas souhaiter inonder le marché de trop de pétrole, même si elle compte augmenter ses capacités de production", a rapporté Andy Lipow, de Lipow Oil Production, faisant allusion à des rumeurs de presse apparues vendredi, selon lesquelles Ryad devrait se contenter de répondre à la hausse saisonnière de la demande cet été.
"Maintenant que les cours ont nettement rebondi, les Saoudiens ne veulent pas qu'ils se replient de nouveau, donc ils comptent ne produire que ce dont le marché a besoin", a-t-il précisé.
- Algorithmes
Après être tombés en février à leur plus bas depuis 2003, les cours ont en effet repris quelque 80% et leur baisse de vendredi semble d'ailleurs limitée par rapport au fait qu'ils achèvent leur quatrième semaine consécutive de hausse.
"La surabondance reste une réalité", a néanmoins prévenu M. Kilduff. "Je pense que les cours sont autant remontés que possible dans l'idée d'un rééquilibrage d'ici la fin de l'année."
Sur ce plan, les investisseurs ont tout de même pris connaissance vendredi d'un nouveau signe encourageant sur la production américaine, dont la baisse persistante est la principale lueur d'espoir du marché.
Malgré ces éléments encourageants, le récent rebond des cours, également attribué par certains analystes à un récent affaiblissement du dollar, continue de provoquer un certain scepticisme chez nombre d'observateurs.
Il s'effectue en dépit des fondamentaux qui confirment presque chaque jour un excès d'offre persistant, ce qui fait de plus en plus courir aux cours le risque d'un brusque repli, a estimé Christopher Dembik, de Saxo Banque.
(c) AFP