Le pétrole opte coûte que coûte pour l'optimisme, sur fond de dollar et de production américaine en baisse
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 47,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait 4 cents à 45,37 dollars.
Ainsi, les cours pétroliers n'ont que brièvement flanché mercredi après la publication par le département américain de l'Énergie (DoE) de ses chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine, dont les stocks de brut ont de nouveau augmenté.
Les investisseurs ont, semble-t-il, préféré se concentrer sur la nouvelle baisse hebdomadaire de la production américaine, qui a décliné de 15.000 barils par jour supplémentaires après être récemment passée sous les neuf millions de barils par jour (mbj).
Rien ne semble en mesure d'arrêter la montée des prix du pétrole en ce moment. Les prix ont gagné 3% supplémentaires (mercredi), signant de nouveaux plus hauts en plus de cinq mois, notaient les experts de Commerzbank.
Le cours du WTI a ainsi atteint mercredi jusqu'à 45,62 dollars, au plus haut depuis le 6 novembre 2015, tandis que le Brent a grimpé ce jeudi jusqu'à 47,47 dollars, un maximum depuis le 11 novembre.
Selon les analystes de Commerzbank, l'attention des investisseurs se focalise sur toute nouvelle qui entre dans le tableau général d'une hausse des prix tandis que toute information qui ne correspondrait pas à ce schéma est largement ignorée, ce qui a de nouveau été le cas avec la publication des dernières statistiques sur les réserves américaines de brut.
De leur côté, Tamas Varga et Stephen Brennock, analyste chez PVM, soulignaient que le soutien dont bénéficient les cours provient essentiellement de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui à l'issue de la réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC), a laissé inchangées ses prévisions économiques et dit continuer à surveiller de près les développements économiques et financiers à l'international.
Une nette baisse des prix dans le sillage immédiat des statistiques hebdomadaires de l'EIA (Energy Information Administration, une antenne du DoE) sur les stocks de pétrole a été suivie par une reprise graduelle à mesure que le dollar s'affaiblissait à l'approche de la décision de politique monétaire de la Fed, relevaient les analystes de PVM.
Ainsi, pour les experts de Commerzbank, les prix devraient continuer à augmenter à court terme dans un contexte d'optimisme général sur le marché pétrolier, même si ce dernier, selon eux, apparaît déjà menacé par la surchauffe et aurait dû subir une correction depuis bien longtemps.
La hausse des prix est basée avant tout sur les attentes que la production américaine va décliner davantage, poursuivaient-ils, mais reste à savoir si cela sera bien le cas étant donné qu'avec un baril à 50 dollars, de nombreux producteurs de schiste américains pourraient être tentés de reprendre leurs activités de forage.
(c) AFP