Le pétrole ignore les fondamentaux, profitant d'un accès de faiblesse du dollar
Vers 16H05 GMT (18H05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 45,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,41 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait 1,48 dollar à 44,12 dollars.
"Le principal moteur d'évolution des matières premières, y compris du pétrole, est le dollar américain (ce mardi). A l'approche du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), le dollar s'est affaibli, ce qui a impulsé un mouvement haussier au WTI et au Brent", expliquait à l'AFP Christopher Dembik, analyste chez saxo Banque.
En effet, de nombreux investisseurs s'attendent à ce que la banque centrale américaine opte pour un statu quo monétaire et ne procède pas à court terme à une nouvelle hausse de taux.
Après avoir relevé en décembre ses taux d'intérêt pour la première fois en près de 10 ans, la Fed a opté depuis le début de l'année pour la prudence, en invoquant notamment le contexte économique mondial troublé.
Or, si la hausse des taux américains rend le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, tout report de cette perspective pèse sur le dollar, ce qui profite à l'inverse aux achats de matières premières, libellés dans cette devise.
Mais "l'effet dollar sur le pétrole devrait toutefois être de courte durée puisque les fondamentaux du marché sont inchangés", prévenait M. Dembik.
"L'excès d'offre est préoccupant : l'Iran accroit sa production à un rythme beaucoup plus rapide que prévu par les analystes tandis que la production irakienne, qui constitue la réelle menace pour le marché à long terme, a atteint un niveau record", estimait M. Dembik, jugeant que dans ces conditions, les velléités de gel de la production pétrolière avaient peu de chance d'aboutir.
"Le pétrole s'est montré étonnamment résilient étant donné le flux de nouvelles (qui sont tombées) au cours de la semaine dernière. Il sera intéressant de voir s'il continue sur cette lancée dans le cas où (une) hausse des stocks est confirmée ce (mardi)" par l'API, soulignait Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Si le pétrole continue à se maintenir malgré de mauvais chiffres sur les réserves de brut aux États-Unis, "cela pourrait envoyer un message vraiment haussier aux marchés", concluait l'analyste.
(c) AFP