Le pétrole déchante, dans un marché fébrile avant la réunion de Doha
Vers 16H05 GMT (18H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 42,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 1,12 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mai perdait 1,24 dollar à 40,26 dollars.
Accablé par la surabondance d'or noir, le marché pétrolier est en effet en proie à des spéculations croissantes sur l'issue d'une réunion dimanche à Doha entre une quinzaine de grands producteurs. L'Iran a toutefois douché certains espoirs vendredi en confirmant que son ministre du Pétrole ne s'y rendrait pas, accélérant le repli des cours.
Pour qu'un prix d'équilibre du marché soit atteint, il faut que l'Iran accepte le principe d'un gel de la production ce qui ne semble pas être le cas à court terme. Le fait que Téhéran n'envoie pas son ministre du pétrole, Bijan Zanganeh, à Doha mais seulement un représentant de rang protocolaire inférieur confirme que le pays ne va pas se joindre dans l'immédiat à cette démarche, ont expliqué les analystes de Saxo Banque.
Le représentant de l'Iran au sein de l'OPEP, Hossein Kazempour Ardebili, sera en effet présent dimanche à Doha.
Les facteurs en jeu pour la réunion de Doha sont les suivants: 1/ Y a-t-il un accord pour geler (la production) ? 2/ Y a-t-il des quotas spécifiques 3/ A quel point l'Iran est-il impliqué ?, résumait de son côté M. Lawler.
Téhéran, qui est en train de faire son retour sur le marché mondial après la levée de sanctions, ne manifeste aucune intention de geler sa production, ce qui n'est pas de nature à encourager l'Arabie saoudite, son grand rival régional au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à faire des concessions lors de ce sommet.
En effet, même si un gel est décidé entre les participants, dans le sillage d'un premier accord conclu en février entre notamment Ryad et Moscou, cela n'inclura probablement aucun chiffre concret ni aucune obligation, sans parler des sanctions à appliquer en cas de non respect (des engagements), prévenaient les experts de Commerzbank, estimant que les cours risquaient de brusquement se replier la semaine prochaine en cas de déception.
Obnubilés par la réunion de dimanche, les investisseurs ne devraient pas prêter une attention démesurée au décompte hebdomadaire sur le nombre de puits américains en activités, publié tous les vendredi par le groupe de services pétroliers Baker Hughes, même si c'est bien des États-Unis, absents du sommet de Doha, que beaucoup d'observateurs espèrent voir venir une amélioration.
Dans un rapport publié jeudi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a en effet estimé qu'un éventuel gel de la production des principaux pays producteurs de pétrole aurait un impact limité, le rééquilibrage en cours du marché étant surtout dû à une baisse de la production américaine de pétrole de schiste.
(c) AFP