Le pétrole s'érode après son envolée de mardi, attendant prudemment les stocks américains
Vers 10H25 GMT (12H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 44,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 36 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mai lâchait 49 cents à 41,68 dollars.
Le prix de la référence européenne du brut a même grimpé mardi jusqu'à 44,81 dollars, un maximum depuis le 4 décembre dernier, tandis que son homologue américain a atteint le même jour jusqu'à 42,25 dollars, au plus haut depuis fin novembre.
Le pétrole a bondi mardi dans le sillage d'informations selon lesquelles l'Arabie saoudite et la Russie ont atteint un accord sur un gel de la production de pétrole, ce qui a par conséquent encouragé l'optimisme quant à une solution à la surabondance d'offre, notait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Plusieurs analystes relativisaient toutefois l'impact de ce consensus dans la mesure où l'Arabie saoudite et la Russie étaient déjà parvenues à un accord de cette nature -conditionné à la participation d'autres producteurs- lors d'une réunion le 16 février à Ryad.
Ce dernier, également conclu par le Qatar et le Venezuela, avait déjà permis aux cours de massivement rebondir après être tombés au plus bas depuis 2003, mais les marchés avaient peu à peu commencé à s'interroger, non seulement sur son extension à d'autres participants mais aussi sur l'éventualité d'une baisse concertée de l'offre, au-delà d'un simple gel.
Il y a encore un air d'anticipation à l'approche de la réunion de Doha et si jamais cette dernière échouait à répondre aux attentes du marché, on pourrait aisément voir le baril soumis à une forte pression et les actifs à risques piquer du nez, commentait Chris Weston, analyste chez IG.
Un avis partagé par les analystes de Commerzbank, selon lesquels il est probable que d'importantes prises de bénéfices suivent la réunion de Doha, entraînant une forte baisse des cours, suivant le vieil adage voulant que les investisseurs achètent la rumeur mais vendent les faits.
L'OPEP a d'ailleurs rappelé dans son rapport mensuel publié mercredi que l'offre mondiale de pétrole restait structurellement surabondante, précisant que l'excédent s'était chiffré à 2,52 millions de barils par jour au premier trimestre.
A plus court terme toutefois, M. Weston rappelait que l'attention des investisseurs serait surtout mobilisée par les dernières statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DOE) attendues à 14H30 GMT.
Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient, selon une prévision médiane, à ce que les stocks de brut se soient étoffés d'un million de barils, tandis qu'ils anticipaient une baisse de 1,5 million de barils de ceux d'essence et une hausse de 200.000 barils de ceux de produits distillés (dont le diesel et le fioul de chauffage).
(c) AFP