Le pétrole se stabilise après une forte hausse dans le sillage des stocks américains de brut
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 39,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mai prenait 5 cents à 37,70 dollars.
Les cours du Brent et du WTI ont franchement remonté la pente depuis leurs plus bas en un mois atteints mardi, galvanisés par l'annonce d'un fort déclin des réserves de pétrole aux États-Unis et toujours portés par les espoirs de voir la réunion entre grands producteurs prévue le 17 avril à Doha déboucher sur un accord pour limiter la production.
Le rapport du département (américain) de l'Énergie (DoE) a dépassé le rapport de l'API et révélé le premier déclin des stocks de pétrole brut depuis début février, ce qui a permis au pétrole de poursuivre son mouvement haussier de ces derniers jours, relevait Angus Nicholson, analyste chez IG.
Les réserves commerciales de brut ont baissé de 4,9 millions de barils la semaine dernière pour atteindre 529,9 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de 2,85 millions de barils.
Le déclin annoncé par le DoE est encore plus prononcée que ce qu'avait anticipé la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), qui avait dit mardi soir tabler sur un reflux de 4,3 millions de barils.Mais passé cet enthousiasme initial, David Hufton, analyste chez PVM, estimait que les autres données moins encourageantes du rapport, en particulier la hausse des stocks au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), et surtout celle des réserves d'essence et de produits distillés, risquaient de peser sur les prix dans les jours à venir.
Selon l'analyste en effet, la baisse des stocks de brut ne justifie pas (à elle seule) un tel mouvement de prix, donc nous devons soupçonner qu'il y a eu d'autres facteurs à l'oeuvre, en particulier l'interruption de l'acheminement de pétrole entre le Canada et les États-Unis en raison de la fermeture de l'oléoduc de Keystone, ou encore les espoirs d'un futur accord sur un gel de la production.
Et les cours ont également bénéficié d'un accès de faiblesse du billet vert, un mouvement qui rend moins onéreux les achats d'or noir, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Avant la publication du rapport du DoE, les prix avaient de plus déjà pu profiter de commentaires de la représentante du Koweït au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Nawal al-Fuzaia, qui a laissé entendre qu'un accord sur un gel de la production lors de la réunion entre pays producteurs, membres du cartel ou non, prévue le 17 avril à Doha était toujours envisageable, même si l'Iran n'y participe pas.
En amont de cette rencontre, dont beaucoup d'analystes se montraient néanmoins sceptiques sur le résultat, nous pouvons encore nous attendre à un (certain) degré de volatilité sur le marché pétrolier, notait pour sa part Brenda Kelly, analyste chez LCG.
(c) AFP