Le pétrole déprimé par l'inflexibilité saoudienne et la surabondance d'offre persistante
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 38,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 41 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance perdait 23 cents à 36,56 dollars.
Le cours du Brent est même tombé lundi vers 07H40 GMT à 38,12 dollars, un plus bas en un mois, tandis que le WTI avait atteint vers 01H30 GMT 36,18 dollars, son niveau le plus faible depuis plus de quinze jours.
La baisse du cours de baril de pétrole s'explique essentiellement par le fait que la perspective d'un accord global lors du sommet du 17 avril s'éloigne, commentait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Les espoirs des investisseurs ont en effet été sévèrement douchés vendredi après des déclarations de Mohammed Ben Salmane, le vice-prince héritier et numéro trois de l'Arabie saoudite, qui a prévenu que son pays, membre dominant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), ne gèlerait le niveau de son offre que si les grands producteurs, en premier lieu l'Iran, font de même.
Or, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a déclaré dimanche que les exportations pétrolières de son pays dépassaient désormais les 2 millions de barils par jour (mbj) grâce à la levée des sanctions internationales en janvier.
La Russie, également dans le peloton de tête des pays producteurs, n'a rien arrangé en annonçant que sa production avait atteint 10,91 millions de barils par jour en mars, un record depuis près de trente ans.
Toutefois, un accord a minima est encore possible, voulait croire M. Dembik, selon lequel deux scénarios sont envisageables concernant la réunion de Doha fin avril.
Grande rivale régionale de Téhéran, l'Arabie saoudite n'avait pas encore exprimé de façon aussi claire son exigence de voir l'Iran, qui refuse de limiter sa production au moment où il revient sur le marché mondial à la faveur de la levée des sanctions occidentales, s'impliquer à ce point dans une stabilisation concertée de l'offre.
Il est devenu clair que l'Arabie saoudite prépare déjà le terrain pour une période prolongée de prix bas dans le sillage de sa récente annonce (de la vente d'une) participation de 5% dans Aramco ainsi que d'une refonte massive de la fiscalité et des aides financières de son économie, soulignait pour sa part Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Par ailleurs, pour M. Dembik, de nouveaux signaux confirmant l'excès d'offre persistant qui règne sur le marché, symbolisé notamment par des stocks de pétrole américains à un niveau record, ont également contribué à peser sur les prix du brut.
(c) AFP