Le pétrole ploie sous le poids des inquiétudes liées à la surabondance d'offre
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 39,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 1,21 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance lâchait 1,23 dollar à 38,16 dollars.
"Le marché effectue clairement un mouvement de consolidation en direction des 35 dollars le baril qui est notre cible de cours pour le deuxième trimestre. Depuis le point haut atteint la semaine passée, la baisse est d'environ 10%", commentait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Selon ce dernier, la baisse des cours prouve ainsi que le mouvement haussier des dernières semaines n'était pas solide et, du moins, qu'il reposait en grande partie sur des espoirs infondés, notamment celui d'un gel global de la production.
Or, la frilosité risque de s'accentuer à l'approche d'une réunion à la mi-avril entre la majeure partie des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et des producteurs extérieurs, en premier lieu la Russie, car certains investisseurs craignent que le marché soit déçu si cette rencontre n'aboutit qu'à un gel de l'offre à des niveaux déjà élevés, d'autant qu'Iran et Libye ont ouvertement fait savoir qu'ils ne participeraient pas à un tel accord.
"L'Iran a de nouveau réaffirmé (mardi) son intention de ne pas geler sa production mais, petite différence par rapport aux propos précédents, le pays sera représenté lors de la réunion de Doha du 17 avril prochain. Au fur et à mesure qu'approche cette date, le marché doute de plus en plus que les pays présents puissent parvenir à un accord crédible. Cet aspect explique certainement le mouvement de vente observé récemment, qui pourrait toutefois se stabiliser à court terme", estimait M. Dembik.
Mais le marché s'inquiétait également de voir le niveau des réserves américaines de brut bondir à nouveau, après une précédente hausse de près de 10 millions de barils la semaine dernière.
Par ailleurs, "on s'inquiète de ce que Janet Yellen", présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), "va dire" ce mardi, notait Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group.
"Le marché craint qu'elle prenne un ton offensif sur le resserrement monétaire et cela met les cours sous pression", précisait M. Flynn, alors que la présidente de la Fed devait s'exprimer à la mi-journée à New York.
(c) AFP