Le pétrole creuse ses pertes, toujours préoccupé par les excédents
Vers 10H25 GMT (12H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 39,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance perdait 61 cents à 38,78 dollars.
Les prix du pétrole débutent la nouvelle semaine d'échanges en baisse après que le Brent a enregistré la semaine dernière son premier déclin hebdomadaire en cinq semaines et que le WTI a clôturé à l'équilibre sur une semaine, relevaient les analystes de Commerzbank.
Plusieurs analystes notaient que les cours souffraient de l'idée que la hausse constatée jusqu'à présent était surtout due aux positions d'investisseurs spéculatifs et que les prises de bénéfices de ces derniers pourraient mettre fin au rebond enregistré par les cours depuis le début de l'année.
Les investisseurs ont certainement de bonnes raisons de faire des bénéfices alors que les prix du pétrole sont en hausse depuis le début de l'année (WTI +5%, Brent +6,5%). Quiconque a acheté au moment des plus bas du pétrole fera même (un bénéfice) de plus de 40% poursuivaient les experts de Commerzbank.
Le cours du Brent était ainsi repassé mardi sous les 40 dollars le baril tandis que le WTI s'échangeait à moins de 39 dollars le baril, faute de nouveaux éléments sur les perspectives d'offre à même de soutenir les prix.
Les investisseurs sont sûrement en train de prendre en compte dans leurs prix une autre forte hausse des stocks américains de brut avant le rapport de (la fédération professionnelle) American Petroleum Institute (API) qui est attendu plus tard ce mardi, soulignaient Mike van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.
Ceci, couplé avec la force du dollar et un manque de soutien fondamental pour le pétrole (la surabondance mondiale demeure, aucun signe irréfutable de gels coordonnés de production...), maintient la pression à la baisse pour l'instant, ajoutaient-ils.
Les cours du pétrole avaient notamment souffert la semaine dernière de l'annonce d'un bond hebdomadaire de près de dix millions de barils des stocks américains de brut, après avoir observé un rebond massif depuis la mi-février.
Une réunion entre la plupart des membres de l'OPEP et la Russie est prévue à la mi-avril au Qatar afin d'assurer le suivi de cette première annonce et de tenter d'un préciser les modalités.
La semaine dernière, nous avons appris que ni l'Iran ni la Libye ne participeront à aucun gel (de la production) mais que, selon des sources haut placées au sein de l'OPEP, cela ne compromettrait pas l'accord pour les Saoudiens et les Koweïtiens, rappelait David Hufton, analyste chez PVM.
Mais pour M. Hufton, ceci constitue le scénario le plus optimiste, sachant que même sans prendre en compte de barils iraniens supplémentaires, ce niveau de production reste au-dessus des projections d'offre de l'OPEP sur tous les trimestres de 2016 à l'exception du quatrième.
Autrement dit, jugeait-il, la porte est grande ouverte pour une série de déceptions autour de cette réunion, risquant de lester les cours.
(c) AFP