Le pétrole reprend sa marche en avant, galvanisé par l'accès de faiblesse du dollar
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 40,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 73 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en avril prenait 90 cents à 38,74 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir connu un petit accès de faiblesse jeudi, minés par l'incertitude concernant la tenue d'une réunion entre pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et hors-OPEP fin mars afin de stabiliser le marché, reprenaient du poil de la bête vendredi.
Le WTI a même atteint vers 10H30 GMT 38,96 dollars, un plus haut en trois mois.
Les prix du pétrole ont accusé le coup jeudi dans le sillage d'informations selon lesquelles la réunion, prévue à Moscou, avait été annulée en raison du refus apparent de l'Iran de geler sa production avant que celle-ci ne soit revenue à ses niveaux pré-sanctions d'environ 4 millions de barils par jour, commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les cours du brut, qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis juin 2014 en raison d'une offre largement excédentaire, ont amorcé une nette reprise depuis la mi-février et la proposition faite par l'Arabie saoudite et la Russie - les deux plus gros producteurs de brut au monde -, ainsi que le Qatar et le Venezuela, d'un accord pour geler leur production à son niveau de janvier.Mais selon plusieurs analystes, la tenue effective d'une réunion fin mars entre grands producteurs, évoquée ces derniers jours, semblait de plus en plus incertaine en raison de la réticence de l'Iran à y participer.
Mais la chute des cours s'est avérée être plutôt de courte durée alors que la combinaison d'un dollar plus faible et d'une chute de la production a contribué à fournir un plancher aux prix, en dépit des niveaux toujours élevés des stocks, poursuivait M. Hewson.
Les cours bénéficiaient en effet de l'affaiblissement du dollar face à l'euro après les nouvelles mesures d'assouplissement monétaire annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) jeudi.
En outre, le pétrole restait soutenu par la perspective d'une baisse encore plus prononcée de la production américaine de brut, comme anticipé notamment par l'Energy Information Administration (EIA, une antenne du Département américain de l'Énergie) dans un rapport publié mercredi.
Selon l'EIA, la production américaine de brut a continué à décliner en décembre 2015 pour atteindre son plus bas niveau depuis novembre 2014, et a également baissé par rapport à ses niveaux de décembre 2014 pour la première fois en quatre ans.
Plusieurs analystes soulignaient par ailleurs que ce déclin devrait être de plus en plus évident à mesure que le nombre de puits en activité diminue aux États-Unis. Aussi les investisseurs seront-ils particulièrement attentifs ce vendredi au nouveau décompte hebdomadaire du groupe de services pétroliers Baker Hughes.
Par ailleurs, dans son rapport mensuel publié vendredi, l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) estime que face à la persistance des prix bas de l'or noir, la production des pays hors-OPEP devrait baisser de 750.000 barils par jour (bj) cette année, essentiellement aux États-Unis, contre une estimation précédente de 600.000 barils par jour, même si le surplus d'offre devrait subsister.
L'Agence s'attend en effet à une baisse de la production américaine de 530.000 bj cette année, ce qui devrait permettre un début de rééquilibrage du marché au second semestre.
(c) AFP