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Entre pétrole déprimé et croissance mondiale poussive, BASF sans illusions pour 2016

prix du petrole ludwigshafen (allemagne)Ludwigshafen (allemagne): Le numéro un mondial de la chimie BASF n'a entretenu vendredi aucune illusion pour 2016 : l'année s'annonce difficile pour le géant allemand, entre un pétrole au prix historiquement bas et une croissance mondiale poussive.
L'année a démarré de manière turbulente sur les marchés boursiers et pétroliers, ce qui rend les prévisions difficiles, a prévenu son patron, Kurt Bock, devant la presse.

BASF est victime d'une équation insoluble. La demande pour ses produits chimiques dépend de la santé des autres industries mondiales. Or le tableau n'est pas glorieux: la Chine, où le groupe fait face à une nouvelle concurrence locale, est en plein ralentissement, la Russie et Brésil sont en récession, l'Europe reste fragile et même les Etats-Unis semblent moins dynamiques.

Par le passé, le géant rhénan pouvait compenser les coups de mou de sa chimie grâce à Wintershall, sa filiale productrice de gaz et de pétrole. Mais sur fond d'effondrement du cours du pétrole à 30 dollars le baril, Wintershall a dû passer 600 millions d'euros de dépréciations en 2015, et BASF peine désormais sur tous les fronts.

Ingrédient de base dans la chimie, le pétrole bon marché pourrait représenter un moyen idéal de réduire les coûts de production et gonfler les marges. Mais dans la pratique, BASF n'en profite pas: ses clients obtiennent immédiatement des ristournes.

Coincé, le groupe de Ludwigshafen (sud) publie donc des objectifs annonciateurs d'une année 2016 difficile, note Peter Spengler, analyste chez DZ Bank.

BASF s'attend à une baisse pouvant aller jusqu'à 10% de son bénéfice d'exploitation Ebit, hors exceptionnels. Un recul défini comme léger par M. Bock, pour qui cet objectif reste ambitieux, dans un environnement hostile.

Cette promesse est basée sur l'hypothèse d'un rebond du pétrole, que BASF espère voir atteindre 40 dollars le baril en moyenne en 2016. Un postulat qui pourrait fort se voir invalidé.

Une révision à la baisse des objectifs ne peut pas être entièrement exclue, prévient donc M. Spengler.


- Gazprom

L'allemand ne réduit pas autant son exposition à l'or noir.

BASF vient de donner au russe Gazprom ses activités de commercialisation et stockage de gaz naturel, aux marges traditionnellement faibles, contre le droit d'explorer un gisement de gaz et de pétrole en Sibérie. L'exploitation doit commencer en 2018 et cet échange d'actifs pourrait paraître malheureux si les cours ne sont pas remontés d'ici là.

D'autant que la sortie des activités cédées à Gazprom va déprimer le chiffre d'affaires : BASF table sur un déclin considérable de plus de 6% de ses ventes en 2016.

Mais le groupe assume ses choix et s'occupe d'assurer ses arrières.

Nous avons significativement réduit nos inventaires, renforcé notre contrôle des coûts et élagué notre portefeuille d'activités, s'est défendu M. Bock, qui doit rester aux commandes jusqu'en 2021.

Dernière victimes en date, les adhésifs et colles industriels vont être vendus au néerlandais AkzoNobel pour 475 millions d'euros. BASF a également annoncé jeudi qu'il allait licencier la moitié de ses effectifs de recherche en biotechnologie végétale, soit 350 postes.

M. Bock veut aussi rassurer les actionnaires. BASF va proposer un dividende de 2,90 euros par action au titre de 2015, soit 10 centimes de plus que l'an dernier.

Les investisseurs lui en savaient gré à la Bourse de Francfort, où l'action prenait 3,77% à 61,42 euros à 10H00 GMT, dans un marché au beau fixe.

Le géant rhénan a publié vendredi un bénéfice net 2015 en chute de 22,7%, à 4 milliards d'euros. Ses autres résultats avaient déjà été dévoilés fin janvier: le bénéfice d'exploitation (Ebit) a dérapé de 18%, à 6,2 milliards, et les ventes ont reculé de 5%, à 70,4 milliards.

Sa division de chimie plastique (Functional Materials) est la seule à avoir augmenté ses bénéfices l'an dernier. Toutes les autres, dont la chimie de base et l'agrochimie, voient leur profits reculer ou stagner.

(c) AFP

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