Le marché pétrolier sera plus équilibré en 2017, mais les prix peineront à suivre, selon l'AIE
En 2014 et 2015, l'offre a largement excédé la demande, les surplus atteignant respectivement 0,9 et 2 millions de barils par jour (mbj). Elle devrait être encore excédentaire de 1,1 mbj en 2016.
C'est n'est qu'en 2017 que nous observerons enfin un alignement de l'offre et de la demande, mais les stocks énormes accumulés freineront le rythme du redressement des prix, a indiqué l'AIE dans son rapport sur le marché du pétrole à moyen terme.
Ces derniers ont fondu d'environ 70% depuis mi-2014 et évoluent actuellement autour des 30 dollars le baril en raison justement de cette offre surabondante, alimentée par la guerre des parts de marché entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les Etats-Unis.
Au risque de tenter le sort, nous devons souligner que les conditions actuelles du marché pétrolier n'indiquent pas que les prix pourront se redresser fortement dans un avenir immédiat - à moins, bien sûr, d'un événement géopolitique majeur, a-t-elle indiqué.
Nous constatons aujourd'hui une abondance des ressources dans le sous-sol, mais aussi d'importantes innovations techniques qui permettent aux compagnies de commercialiser le pétrole, a-t-elle ajouté.
- Demande plus contenue
L'agence basée à Paris a toutefois prévenu qu'une flambée des prix n'est pas à exclure si les investissements dans de nouveaux projets pétroliers s'avèrent insuffisants pour maintenir la production future.
Les investissements dans l'exploration-production devraient chuter pour la deuxième année consécutive en 2016, du jamais-vu depuis le contre-choc pétrolier de 1986: après un recul de 24% l'an passé, ils devraient à nouveau diminuer de 17% cette année, selon elle.
Aux Etats-Unis, la production de pétrole de schiste, qui a placé le pays au rang des poids lourds du secteur, devrait décliner de 600.000 barils par jour cette année puis de 200.000 barils par jour en 2017, avant de se redresser pour atteindre 5 mbj d'ici à 2021.
En tout, 14,2 mbj devraient être produits outre-Atlantique à cette date, le niveau le plus élevé jamais enregistré.
En tout, la production des pays de l'Opep devrait s'élever à 36,4 mbj en 2021, soit 800.000 barils par jour de plus qu'en 2015, et à 59,7 mbj pour les autres, ce qui représente une hausse de 2 mbj.
Le principal moteur de cette croissance sera l'Asie, même si la transformation de la Chine vers une économie davantage axée sur les services et des véhicules moins énergivores freinera la hausse par rapport à la période 2009-2015.
(c) AFP