Le pétrole finit en baisse, restant morose après l'accord entre producteurs
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars a cédé 40 cents à 29,04 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a baissé de 1,21 dollar à 32,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
"Les investisseurs souhaitaient une baisse de production de l'OPEP et des autres producteurs... Et ce n'est pas ce qu'ils ont eu", a résumé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research.
Accompagnées du Qatar et du Venezuela, l'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de brut au monde, se sont contentées d'annoncer un gel de leur production au niveau de janvier.
"La Russie et l'Arabie saoudite produisent déjà presque à leur niveau maximum", a commenté James Williams, de WTRG Economics. "Cela ne leur coûte pas grand chose de dire : +Bon, on ne va pas produire davantage+."
Les observateurs notaient en outre que l'accord avait été conclu sans la participation d'acteurs majeurs de l'OPEP comme l'Irak et, surtout, l'Iran, qui prévoit de faire son grand retour sur le marché de l'or noir après la levée de sanctions liées à son programme nucléaire.
Dans ce contexte, l'accord de mardi "apparaît bien plus comme un geste politique, c'est-à-dire une offre que l'Iran ne peut guère que refuser, que comme un élément de soutien aux cours du pétrole", a estimé Tim Evans de Citi.
En conséquence, plusieurs observateurs s'attendaient à une fin de non-recevoir de Téhéran, qui laisserait en retour le champ libre à l'Arabie saoudite et à la Russie pour enterrer l'accord de mardi, puisqu'il est conditionné à la bonne volonté de producteurs non signataires.
- Les USA surveillés
Pour l'heure, l'Iran a d'ores et déjà affirmé qu'il n'entendait pas réduire sa production, tout en se disant "prêt à la discussion", avant que les ministres iranien, irakien et vénézuélien du Pétrole se réunissent mercredi à Téhéran.
"On est quand même passé d'un refus de toute discussion par l'Arabie saoudite et la Russie à de vraies négociations", a relativisé M. Lynch. "La question, c'est de savoir s'il y aura des discussions avec d'autres acteurs... Peut-être pas l'Iran, mais par exemple l'Irak."
L'Irak est le deuxième plus gros producteur de l'Opep, après l'Arabie saoudite, et maintient sa production à un niveau très élevé depuis plusieurs mois.
Quoi qu'il en soit, même si d'autres producteurs rejoignent l'accord, "toute reprise significative des prix risque d'inciter davantage à une nouvelle hausse de la production de pétrole de schiste américain", commentaient les analystes de Barclays.
Avec l'Opep et la Russie, les Etats-Unis composent le trio des grands producteurs mondiaux, dont le niveau élevé de l'offre joue un grand rôle dans la chute des cours depuis la mi-2014.
(c) AFP