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Le pétrole baisse, déçu par l'accord de gel de la production

prix du petrole LondresLondres: Les cours du pétrole repartaient à la baisse mardi en fin d'échanges européens, les investisseurs se montrant peu convaincus par l'accord entre quatre gros producteurs pour geler leur production à son niveau de janvier.
Vers 18H00 GMT (19H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 32,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 97 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars lâchait 33 cents à 29,11 dollars.

Les cours du Brent et du WTI, après avoir ouvert en hausse, ne sont pas parvenus à maintenir cette tendance, malgré l'annonce mardi d'un accord entre l'Arabie saoudite et la Russie, les deux plus gros producteurs mondiaux de brut, pour geler leur offre, alors que de nombreux investisseurs espéraient une décision sur des réductions de production.

"Afin de stabiliser les marchés pétroliers", l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela "sont convenus de geler la production à son niveau de janvier, pourvu que les autres grands producteurs fassent de même", a déclaré à Doha le ministre qatari Mohammed Saleh al-Sada, actuel président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

"C'est un accord conditionnel pour geler (et non réduire) la production de brut à ses niveaux de janvier", notait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index. "La nouvelle a en réalité légèrement déçu le marché car certaines personnes espéraient voir une réduction plutôt qu'un gel de la production", ajoutait l'analyste.

Ainsi, selon les analystes de Capital Economics, la circonspection du marché s'expliquait par le fait qu'il était de toute façon peu probable que les pays concernés - notamment l'Arabie saoudite et la Russie - augmentent encore davantage leur production, qui se situe actuellement à des niveaux records.

"Cette décision implique que la production de la Russie et de l'Arabie saoudite s'établiront en moyenne à 10,88 millions de barils par jour (mbj) et 10,09 mbj respectivement en 2016", précisaient les analystes de PVM.

En outre, le gel au niveau de janvier, annoncé par le ministre qatari de l'Énergie au terme d'une réunion surprise à Doha de quatre pays pétroliers (Arabie, Russie, Qatar, Venezuela), est conditionné à une mesure similaire des autres grands pays producteurs.

Or, l'Iran a d'ores et déjà affirmé qu'il n'entendait pas réduire sa production, tout en se disant "prêt à la discussion", alors que les ministres iranien, irakien et vénézuélien du Pétrole doivent se réunir mercredi à Téhéran.

L'Azerbaïdjan lui a emboîté le pas, déclarant qu'il ne gèlerait pas sa production de pétrole au niveau de janvier.

"Si les autres producteurs ne donnent pas leur accord, alors très peu de choses changeront, mais même s'ils le font, toute reprise significative des prix risque d'inciter davantage à une nouvelle hausse de la production de pétrole de schiste américain", commentaient les analystes de Barclays.

Autrement dit, même si l'ensemble des producteurs de l'OPEP s'accordaient pour geler leur production, cela "maintiendrait simplement l'excès d'offre qui existe actuellement", avertissaient les analystes de Capital Economics.

"Cela est sans doute mieux qu'une nouvelle augmentation (de l'offre) mais ce n'est pas les réductions de production que certains sur les marchés espéraient", poursuivaient-ils.

De même, les experts de Danske Bank jugeaient que cet accord avait constitué une déception pour les marchés, et ne permettrait pas de réduire la surabondance actuelle d'offre au niveau mondial, estimée à quelque 1,5 million de barils par jour.

(c) AFP

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