Le pétrole se maintient dans le vert après l'annonce d'un accord sur un gel de la production
Vers 11H24 GMT (12H24 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 33,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 50 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance prenait 41 cents à 29,85 dollars.
C'est un accord conditionnel pour geler (et non réduire) la production de brut à ses niveaux de janvier, notait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index. La nouvelle a en réalité légèrement déçu le marché car certaines personnes espéraient voir une réduction plutôt qu'un gel de la production, ajoutait l'analyste.
L'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de brut, sont convenues mardi, au terme d'une réunion à Doha avec le Qatar et le Venezuela, de geler leur production à son niveau de janvier.
Afin de stabiliser les marchés pétroliers, les quatre pays sont convenus de geler la production à son niveau de janvier, pourvu que les autres grands producteurs fassent de même, a annoncé le ministre qatari de l'Énergie, Mohammed Saleh al-Sada.
Ce dernier a indiqué que son pays, qui assure la présidence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), allait entreprendre des contacts intensifs avec les producteurs membres et non-membres du cartel, soulignant que l'initiative est destinée à stabiliser le marché, dans l'intérêt non seulement des producteurs et des exportateurs de brut, mais aussi de l'économie mondiale.
Même si les rumeurs sur une possible entente pour réduire la production allaient bon train depuis fin janvier, date à laquelle les cours du pétrole ont touché de nouveaux plus bas en près de 13 ans avant de nettement rebondir, l'accord annoncé mardi a pris le marché de court.
C'est une surprise totale. Il y avait des rumeurs depuis plusieurs semaines mais personne ne pensait un accord probable avant la prochaine réunion de l'OPEP de juin, relevait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.
La seule certitude, c'est qu'il y a une prise de conscience collective qu'un prix du pétrole trop bas trop longtemps a des conséquences macroéconomiques, en particulier budgétaires, dramatiques pour les pays exportateurs, notait M. Dembik.
Toutefois, selon l'analyste, il convient de ne pas exagérer l'impact de cette décision dont plusieurs grands producteurs ne sont pas partie prenante.
Aussi, selon lui, même si un rebond des cours est probable à court terme, les prix devraient rester encore très bas à moyen terme.
C'est toutefois un pas dans la bonne direction et si d'autres producteurs majeurs suivent cet exemple, alors cela devrait contribuer à tout le moins à éviter que les prix du pétrole subissent de nouvelles lourdes pertes, estimait M. Razaqzada.
Le cours de l'or noir a en effet fondu de plus de 70% depuis juin 2014, victime d'une offre excédentaire alimentée par l'offensive de l'OPEP, Arabie saoudite en tête, contre les hydrocarbures de schiste américains.
Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a précisé mardi à Doha que cet accord représentait le début d'un processus que nous évaluerons dans les tout prochains mois pour décider si d'autres mesures sont nécessaires pour stabiliser le marché.
Selon M. Dembik, l'accord annoncé mardi pourrait en effet constituer une première étape vers un engagement plus global de baisse de la production impliquant également d'autres producteurs de premier plan dans la péninsule ibérique, mais aussi l'Iran et les États-Unis.
Ce n'est désormais pas complètement exclu. On pourrait d'ailleurs interpréter l'annonce du jour comme un simple accord intermédiaire avant que des discussions ne soient menées avec les autres acteurs du marché qui ne sont pas parties prenantes, concluait l'analyste.
(c) AFP