Le pétrole remonte, galvanisé par la perspective de réductions de production
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 33,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars gagnait 30 cents à 29,74 dollars.
Le pétrole "a complètement ignoré la faiblesse des chiffres sur le commerce chinois et sur le produit intérieur brut (PIB) japonais", notait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Selon les chiffres officiels des Douanes chinoises publiés lundi, les importations de pétrole brut du premier consommateur d'énergie au monde se sont en effet repliées de près de 20% sur un mois en janvier, à 26,7 millions de tonnes, contre 33,2 millions de tonnes en décembre, et ont baissé de 4,6% sur un an.
De son côté, le Japon a encore vu son activité se contracter au quatrième trimestre, concluant une année 2015 de faible croissance (+0,4%).
"A l'heure actuelle, les spéculations vont bon train sur le fait que certains des plus gros exportateurs de pétrole vont réduire leur production dans un effort pour soutenir les prix du brut après les commentaires de la semaine dernière du ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis", ce qui explique le rebond des cours, expliquait M. Razaqzada.
Selon des propos rapportés vendredi par le Wall Street Journal, le ministre émirati de l'Énergie, Souhaïl al Mazrouei, a déclaré que "tout le monde était prêt à coopérer" au sein de l'OPEP, laissant ainsi croire à une réduction concertée de l'offre au sein du cartel.
Pour Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, ces spéculations sur une possible baisse de production ne constituent toutefois qu'"un simple feu de paille" dès lors qu'on se projette à plus long terme.
"La hausse des indices, qui marque un regain d'appétit au risque des investisseurs, a aussi profité au baril de pétrole", précisait l'analyste.
Les cours ont par ailleurs bénéficié d'une nouvelle forte baisse hebdomadaire vendredi du nombre de puits de pétrole en activité aux États-Unis, qui, à 439 unités, sont à leur plus bas depuis 2010.
"Le nombre de puits de pétrole a chuté de 59 au cours des deux dernières semaines et de plus de 1.000 depuis le début de 2015, donc les données hebdomadaires sur la production (américaine) publiées par le département américain de l'Énergie (DoE) (mercredi) devraient bientôt montrer un déclin plus prononcé", prédisaient les analystes de Commerzbank.
(c) AFP