Le pétrole plonge dans le sillage des dernières prévisions de l'AIE
Vers 17H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 28,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 84 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars perdait 1,54 dollar à 31,34 dollars.
L'agence basée à Paris, première à publier cette semaine ses conclusions mensuelles avant le département américain de l'Énergie (DoE) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a confirmé que le monde devrait rester submergé d'or noir face à une demande fragile.
"L'AIE envisage désormais que l'offre pourrait excéder la demande d'environ 1,75 million de barils par jour (mbj) dans la première partie de l'année, contre une estimation de 1,5 mbj publiée le mois dernier. L'AIE pense, comme de nombreux autres prévisionnistes, que l'excès d'offre pourrait augmenter si la production de l'OPEP augmente davantage, une issue probable étant donné que l'Iran est désormais engagé dans un processus de plein retour sur le marché pétrolier" et que "la production irakienne de pétrole a atteint un record à 4,35 mbj en janvier", soulignait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
"Il évident que le pétrole n'a pas encore atteint son niveau plancher et qu'une chute vers les 25 dollars n'est peut-être pas improbable à moyen terme. Cette accentuation de la chute pourrait être notamment causée par une production plus importante que prévu en provenance de l'Irak et de l'Iran", commentait de son côté Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Le bras énergétique de l'OCDE a ainsi démonté un par un les facteurs d'optimisme qui avaient permis aux cours du pétrole de reprendre un peu de couleurs ces derniers jours, et de repasser au-dessus de la barre des 30 dollars le baril, après leur chute autour de 27 dollars en janvier, un point bas en près de 13 ans.
L'AIE a notamment estimé qu'il valait mieux ne pas compter sur une baisse concertée de l'offre entre les principaux producteurs, membres ou non de l'OPEP, pour voir les prix remonter, jugeant que "la probabilité d'une réduction concertée" de la production était "très faible".
"Il va falloir se tourner ailleurs pour que la surabondance se résorbe, en l'occurrence vers une baisse de la production américaine de pétrole. Nous tablons dessus pour le second semestre", relevaient pour leur part les analystes de Commerzbank.
Sur ce plan, le DoE, dans une publication séparée de son rapport mensuel, a prévu lundi que la production de pétrole de schiste déclinerait pour le huitième mois de suite en mars aux États-Unis, pour tomber à moins de 5 mbj.
M. Dembik jugeait toutefois qu'il fallait également replacer la baisse des cours ces derniers jours dans un contexte plus général "de chute des marchés (financiers) depuis plusieurs séances qui traduit une crise de confiance importante des investisseurs".
(c) AFP