Le brut recule nettement, après la hausse surprise des stocks américains
Vers 16h15 GMT (18h15 HEC) le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 114,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à sa clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude"(WTI) livré pour la même échéance perdait 1,29 dollar à 99,00 dollars.
Après avoir oscillé autour de l'équilibre jusqu'à l'ouverture du marché new-yorkais, les cours du baril se repliaient vivement à la suite des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'une nette augmentation des réserves pétrolières américaines.
Les stocks de brut ont contre toute attente progressé de 4,9 millions de baril lors de la semaine achevée le 27 mai, démentant la baisse de 1,2 million de barils anticipée par les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire.
Par ailleurs, les stocks d'essence ont également déjoué les pronostics avec une hausse de 2,6 millions de barils, huit fois plus que ce qu'escomptaient les analystes.
L'état de ces réserves était très surveillé ces dernières semaines par les investisseurs alors que les Américains entament la période des grands déplacements estivaux, marquée habituellement par une augmentation de la consommation de carburants.
Seuls les stocks de produits distillés se sont repliés, chutant de 1,4 millions de barils.
La forte hausse des stocks pétroliers américains dans leur ensemble étaient de nature à renforcer les inquiétudes des opérateurs sur la résistance de la reprise économique aux Etats-Unis et sur les perspectives de la demande énergétique du premier consommateur mondial de brut.
Des craintes avivées par une série d'indicateurs américains décevants. Publiés jeudi, les chiffres des commandes aux industries manufacturières ont accusé un net recul en avril, plus sévère qu'attendu par les économistes.
Sur le front de l'emploi, les nouvelles inscriptions au chômage ont certes reculé cette semaine, mais cette baisse est inférieure aux attentes du marché.
Mercredi, la chute des créations d'emplois dans le secteur privé en mai annoncée par le cabinet ADP avait déjà été considérée comme un signe de mauvais augure avant le très attendu rapport mensuel officiel sur l'emploi et le chômage américains publié vendredi.
"Le marché demeure extrêmement sensible aux indicateurs macroéconomiques (...) il est évidemment très inquiet du ralentissement de la croissance économique des principaux consommateurs pétroliers de la planète", c'est-à-dire les Etats-Unis et la Chine, observait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
"En ce moment, les craintes d'une érosion de la demande l'emportent sur les inquiétudes d'une réduction de l'offre" à moyen terme, notamment en raison de l'absence sur le marché de la production libyenne, ajoutait-il.